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Il est difficile d'estimer le nombre exact, mais au moins plusieurs centaines de personnes se sont réunies dans le quartier Saint-Léonard, dans le nord de Liège, lors d'un carnaval clandestin. Au programme: de la bière, de la musique, mais peu de masques et pas de distanciation sociale.
Le couvre-feu, etc. on en a marre
Nos journalistes sur place ont recueilli les commentaires de quelques participants. Ils expriment une profonde lassitude et un ras-le-bol des mesures sanitaires. "C'est la fête, tout simplement. On profite un peu. Le couvre-feu, etc. on en a marre. La culture est en train de mourir. Là on les fait vivre un peu", réagit une jeune femme. "On revit un peu quoi. Vraiment, on revit quoi. Je pense qu'on en parle de plus en plus un peu partout. Mes parents, qui sont effectivement dans la population dite à risque, me disent 'On n'en peut plus'", déclare une autre jeune femme. "On est en transition un peu, avec les coiffeurs qui rouvrent et tout ça. À mon avis, d'ici un mois ou deux, on sera dans un monde plus normal. Je crois que là ça prouve que tout le monde avait besoin de redevenir un peu à une fête", nous dit un jeune homme.
Une date symbolique dans le quartier
Au départ, ça devait être un évènement pour la culture. Une cinquantaine d'artistes ont donné de la voix à différents endroits de la ville. Mais dans le quartier Saint-Léonard, la date correspondait à celle du carnaval local. D'annulé, il a été ressuscité sans le vouloir. "Je viens d'arriver, je suis passée par là, j'ai regardé un peu ce qu'il y avait. Je vais partir à mon avis", nous explique une passante, surprise, en riant.
Quelques policiers en civil
Dans le quartier, aucun signe visible de la police. Selon nos informations, des policiers en civil ont été envoyés pour infiltrer les participants à l'événement. Ils doivent relever les identités des personnes présentes et les transmettre au parquet. Chaque participant risque 250 euros d'amende. Rappelons que les rassemblements à l'extérieur sont limités à quatre personnes, et doivent se faire dans le respect de la distanciation sociale.
Samedi soir, nous avons obtenu quelques précisions de la porte-parole de la police liégeoise. Selon elle, les forces de l'ordre étaient déjà largement déployées sur le territoire pour encadrer la cinquantaine de manifestations de soutien à la culture. Face à ce rassemblement imprévu et soudain, la police locale n'avait plus de moyens humains ni matériels pour disperser le carnaval clandestin. D'après la porte-parole, quelques personnes ont été identifiées et la police tentera de déterminer qui sont les organisateurs pour transmettre leurs dossiers au parquet.