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Les propos racistes reprochés à la gérante, ont été prononcés dans le magasin JD Sports de la Médiacité à Liège, il y a deux semaines. En fin de journée, les employés sont toujours fouillés afin de vérifier s'ils n'ont rien volé. Le jour des faits, la manager a demandé à ses équipes de se séparer en trois groupes, les "arabes", les "gwères" et enfin les "macaques". Les propos racistes ont choqué plus d’un employé présent. La direction leur aurait répondu que c’était de l’humour et qu’il devait passer au-dessus. Une vidéo des "explications" de la gérante a été diffusée sur les réseaux sociaux et est devenue virale. Depuis la publication de la vidéo, au moins deux magasins de la chaîne ont été pillés, l'un à Liège et l'autre à Bruxelles.
La suspecte reconnaît les faits, mais minimise ses paroles en expliquant qu'elle s'exprimait sur le ton de l'humour. Le parquet insiste sur le fait que le ton utilisé, ne modifie en rien l'infraction commise.
"Elle a représenté des excuses"
Philippe Zevenne, avocat de l'ancienne gérante de JD Sports-Médiacité, était invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Il a précisé que l'ex-manager "ne souhaite plus être vue".
Sa cliente risque un an de prison pour incitation à la haine raciale, mais son avocat précise que les minimums et maxima de peine sont rarement appliqués. "Elle peut très bien faire l'objet d'un rappel à la loi, c'est à dire lui rappeler qu'effectivement on ne doit pas tenir ce genre de propos, ce qu'elle admet (...) Elle s'est excusée personnellement vis à vis de l'employé. Un employé qui était choqué sur la vingtaine présente. Elle s'est excusée le surlendemain pendant une heure dans son bureau. Tout cela a été filmé et enregistré (par les cameras de surveillance du magasin) et est entre les mains de la justice (...) elle a représenté des excuses publiquement sous la contrainte d'une quinzaine de personnes qui sont venues la filmer contre son gré sur son lieu de travail", a ajouté l'avocat avant de préciser que sa cliente est elle-même "issue de l'immigration".
"Elle est d'origine algérienne", a lancé Philippe Zevenne. "Et alors?", ont rétorqué en choeur Christophe Deborsu et Adrien De Marneffe. "C'est comme les gens qui disent: j'ai des amis d'origine x,y,z pour s'excuser. Ca ne fonctionne pas", a précisé Christophe Deborsu.
"Cette manager engage des personnes dans son magasin. Si elle était raciste, et tout le monde est d'accord pour dire qu'elle ne l'est pas, elle n'engagerait pas ces personnes. Elle pratique la discrimination positive pour justement permettre à des personnes africaines de travailler. Donc ce n'est pas quelqu'un de raciste. Elle a eu un propos raciste qui est sanctionnable et qu'elle regrette, mais elle n'est pas raciste", a insisté l'avocat de la manager.
Ce type de propos est inacceptable
La jeune femme a été licenciée avec des indemnités, donnant l'impression que pour son employeur, il ne s'agit pas d'une faute grave. "Elle a 11 ou 12 semaines d'indemnités de préavis. Si son employeur souhaitait la licencier pour motif grave, il avait un délai de trois jours pour le faire. Il ne l'a pas fait alors qu'il était immédiatement informé de la situation puisqu'un représentant de l'employeur hiérarchique était présent le jour même", révèle Philippe Zevenne.
"On se trouve dans une société qui est de plus en plus clivée, ce type de propos est inacceptable, l'était et doit l'être encore plus maintenant quand on voit les conséquences pour l'image de cette société pour les personnes qui ont été insultées", a précisé Adrien De Marneffe.