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Le travail de la Fédération horeca Bruxelles mené en collaboration depuis mars 2020 avec la société spécialisée dans la filtration de l'air Deltrian, permet aujourd'hui au secteur de dire qu'il est "prêt pour le Covid 26 ou 32, qu'il faut arrêter de jouer au yoyo avec l'horeca et qu'il peut rester ouvert", a martelé mercredi lors d'une conférence de presse Fabian Hermans, président de la fédération sectorielle bruxelloise.
Depuis juillet dernier, des systèmes de ventilation et de purification de l'air de la marque belge ont été financés par la fédération et le gouvernement bruxellois, avec le soutien de la secrétaire d'Etat chargée de la Transition économique Barbara Trachte (Ecolo), et installés au sein de cinq établissements de la Région-capitale. Le test grandeur nature a donc été mené au restaurant gastronomique "Comme chez Soi", dans la boite de nuit "Le Fuse", au food market "The Wolf", au café-brasserie "Le Temby's" et au bar "l'Archiduc". Chaque adresse a été équipée d'appareils de filtration et de désinfection aux UVC dimensionnés par Deltrian, en fonction des types d'occupation et des volumes d'espaces traités. Les rapports de tests établis par l'organisme de certification indépendant HEX démontrent que l'efficacité de ces appareils d'assainissement de l'air permet d'en améliorer significativement la qualité et d'éviter d'atteindre les seuils interdits, souligne la Fédération horeca Bruxelles. Deltrian n'a pas développé des machines spécifiques pour l'horeca. Il met aujourd'hui à disposition du secteur une technologie existante. La société travaille notamment déjà dans le secteur de la santé mais aussi dans l'aéronautique ou encore l'automobile. "On a dû trouver le matériel, le protocole adapté à chaque établissement. Il s'agit d'un travail de 18 mois avec des centres d'expertise et des lieux emblématiques", a expliqué le directeur marketing et communication de la firme Deltrian, Jean Kalyvas.
A titre d'exemple, ce dernier précise qu'un restaurant d'une surface de 100 mètres carrés pour une capacité de 40 convives devrait débourser environ 1.500 euros pour installer un dispositif suffisant pour purifier l'air de son établissement de toutes bactéries. "Un investissement conséquent pour des entrepreneurs qui éprouvent déjà des difficultés en cette période mais nécessaire pour maintenir l'horeca ouvert", concède M. Hermans. "L'outil est en cours de réflexion depuis le 15 mars 2020. A cette époque-là, le fédéral nous avait dit que ce n'était pas utile. Mais aujourd'hui le gouvernement fait marche arrière et sait qu'il y a une nécessité de ventilation à mettre en place au niveau des bâtiments. Le commissariat Covid utilise d'ailleurs maintenant nos études en vue d'une 'loi ventilation'", souligne Fabian Hermans qui rappelle en outre qu'une enveloppe de 10 millions d'euros est prévue par le gouvernement bruxellois pour subsidier l'achat des systèmes de ventilation. Cette information a été confirmée par le cabinet de la secrétaire d'Etat bruxelloise à la Transition économique où l'on dit attendre que le fédéral ait pu mettre au point des normes précises pour définir ce que l'on soutiendra. C'est un travail qui prend un peu de temps, mais le dossier n'est pas bloqué, y a-t-on précisé.
Le Wolf dont la superficie s'étend sur 2.000 mètres carrés dispose lui de sept de ces machines. L'espace a mis le temps avant de rouvrir entièrement sa halle gourmande après le premier confinement. "On ne pouvait pas se permettre d'ouvrir pour une dizaine de personnes. Chaque restaurant doit avoir au moins 100 clients sur la journée pour être rentable. En octobre, le Wolf a retrouvé son niveau de fréquentation d'avant-crise mais l'introduction du Covid safe ticket (CST) a un peu replombé les chiffres de novembre. Aujourd'hui, nous sommes relativement contents. Samedi dernier, on a par exemple accueilli 3.575 personnes", relate, satisfait, Thierry Goor, le fondateur du food market qui rassemble 17 enseignes. A l'approche du nouveau Comité de concertation de ce mercredi, la fédération plaide pour que les mesures actuelles d'ouverture soient maintenues, celles-ci étant "primordiales pour le secteur dont le chiffre d'affaires est en chute catastrophique. Il faut qu'on arrête de jouer au yoyo avec le secteur. Nous nous sommes pris en charge, nous devons rester ouverts", a conclu M. Hermans dont l'organisation représente 30.000 emplois pour 7.000 établissements à Bruxelles.