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Des essais menés en France font l'objet d'une étude préliminaire dont les premiers résultats amènent à penser que le Tocilizumab, médicament utilisé contre la polyarthrite rhumatoïde, puisse être efficace pour juguler la réponse immunitaire inappropriée contre le coronavirus. C'est cette réaction immunitaire démesurée, qu'on nomme parfois "orage immunitaire" qui rend la maladie très dangereuse pour un certain nombre de patients, principalement les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension, ou des affections cardio-vasculaires. "Il vient de paraître une étude préliminaire française qui semble favorable. Il est bien clair qu'il faudra encore plus de données pour avoir la confirmation de cela mais c'est une piste intéressante aussi exploitée dans notre pays", avait expliqué hier le Dr Van Laethem, porte-parole du centre de crise. Nous avons diffusé un reportage mardi dans le RTL INFO 19h sur ce médicament:
Mais le docteur Jean–Christophe Goffard, chef du service de médecine interne à l’hôpital Érasme qui a déjà utilisé le médicament s'est montré beaucoup plus enthousiaste ce matin sur Bel RTL. "C'est une vraie piste, très sérieuse, contrairement à des tas d'autres pistes un peu farfelues", a-t-il insisté. "L'équipe de Paris a été intelligente et a lancé l'étude très tôt. Le médicament provoque une diminution des entrées en soins intensifs dans les cas modérés à sévères de pneumonie liée au SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) dans le cadre de cet orage immunitaire", a-t-il expliqué avant de rappeler que "les gens chez qui le médicament fonctionne n'auront pas besoin d'assistance respiratoire ainsi qu'une récupération plus rapide. Car des personnes qui sortent des soins intensifs pour le Covid-19 peuvent avoir besoin de mois et de mois de rééducation", a-t-il dit.
"On devrait avoir confirmation de l'efficacité du médicament d'ici quelques jours", pense le Dr Jean-Christophe qui a appelé les "politiques à prendre la balle au bond" en se hâtant de faire passer le remboursement du médicament onéreux (800 euros pour l'injection) si ce médicament s'avère efficace. "Le médicament existe en stock et la firme pharmaceutique s'est déjà engagée à le fournir de manière compassionnelle", a encore déclaré le médecin.