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Quand vous étiez venu l'année passée, vous nous aviez expliqué que votre héroïne l'inspectrice Grace Campbell allait revenir. On la retrouve là où on l'a laissée : dans son appartement...
"J'ai voulu prendre la suite immédiate du dernier message dans Le passager sans visage. Effectivement, Grace Campbell est confrontée à cette porte. On ne sait pas trop ce qu'il y a derrière, on sait juste qu'elle a très très peur de la rouvrir. Et puis je me suis dit : il faut la rouvrir dans les toutes premières pages. Elle ouvre effectivement cette porte et on découvre le secret terrible qui se cache derrière et ça va déclencher une enquête sur un événement qui lui est arrivé il y a quelques années, quelque chose d'absolument ignoble. Mais ce qui m'intéressait, c'est que cet événement va rejoindre un fait divers ou un scandale qui a eu lieu il y a 20-30 ans et qui à mon avis est l'un des pires scandales, et on en a jamais entendu parler. Mais pour le coup, il est réel celui-là".
Ce scandale, il s'est passé en Allemagne et c'est quelqu'un qui théorise un peu la pédophilie, pour résumer...
"Ça s'appelle l'affaire du projet Kentler. Kentler, c'est un universitaire qui a considéré qu'il fallait défendre les pédophiles et qui a réussi à mettre en place et à faire mettre en place par l'administration berlinoise pendant une quarantaine d'années le fait de placer des enfants abandonnés dans des familles pédophiles en disant : ce sera mieux pour eux parce qu'il seront aimés, etc. C'est inouï ce qu'on est en train de dire, c'est un inversement total des valeurs. Ce n'est pas une histoire inventée, c'est une histoire malheureusement bien réelle. Il y a une commission d'enquête universitaire qui a été nommée, qui a mené son enquête et qui est en train de la faire. J'ai utilisé ce fait réel que je voulais mettre en avant pour le raccorder ensuite à l'histoire de l'héroïne".
Comment se fait-il que ce fait là n'a pas eu plus retentissement car c'est fou
"Il y a eu 2-3 publications de news qui sont passées le jour où il y a eu la commission d'enquête qui a rendu son rapport mais c'est très étrange car il y a un phénomène de prescription. Et malheureusement, on se rend compte que petit à petit, pour qu'il y ait eu ce genre de phénomène, il a fallu que ça soit couvert par des administrations qui vont de plus en plus haut. Jusqu'où ça va, on ne sait pas trop mais ce qui est certain, c'est qu'il y a des dizaines, des centaines, voire des milliers de dossiers qui sont encore dans les archives et on ne sait pas trop ce qu'on va y trouver".
L'intégralité de l'interview de Nicolas Beuglet est à voir dans la vidéo ci-dessus.
Le Passager sans visage, de Nicolas Beuglet, est paru aux éditions XO.