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Le Belgica part à la recherche de villages engloutis par la Mer du Nord, qui constituaient le "Doggerland"

Des chercheurs belges et anglais partent à la recherche de sites préhistoriques inondés par la Mer du Nord. C'est ce qu'on appelle le "Doggerland", une zone de terres qui autrefois reliait la Grande-Bretagne à la Scandinavie et au continent, jusqu'à ce que le niveau des mers monte à la fin de la dernière période glaciaire. Des plaines, des collines et des squelettes d'animaux ont déjà été identifiés, mais pas encore de traces d'activité humaine...

Une expédition maritime alliant des chercheurs belges et anglais est partie ce mardi 10 avril à bord du navire fédéral de recherche Belgica. Des équipes des universités de Bradford (Angleterre) et de Gand ainsi que l'Institut flamand de la mer (VLIZ) tenteront de dénicher des villages préhistoriques inondés par la mer du Nord.

Il y a entre 8.000 et 10.000 ans, une zone de terre, le "Doggerland", reliait la Grande-Bretagne à la Scandinavie et au continent, jusqu'à ce que le niveau des mers ne monte à la fin de la dernière période glaciaire.

C'est la toute première mission qui va chercher des traces de ce "Doggerland", et elle durera 10 jours. "On va cartographier, et on va voir ce qu'on trouve. Ensuite, on ira regarder plus en détails certains endroits. On va également essayer lors de cette mission de donner un scénario" sur la manière de se déplacer à l'époque, pour au final, espérer trouver des traces de civilisation, a expliqué David Garcia Moreno, géologue et chef de mission.

La mission fait partie d'un plus grand projet, "Lost Frontiers", dirigé par l'Université de Bradford. Il tente de cartographier ce paysage préhistorique. Leurs équipes ont déjà identifié des plaines, des collines ou encore des marais mais pas de traces d'activité humaine.

Des villages inondés

Les archéologues supposent que la plaine du sud de la mer du Nord, qui se trouve en plein cœur de ce Doggerland, a pu abriter plusieurs milliers de personnes. Une concentration d'objets archéologiques découverts par hasard autour du Brown Bank, un banc de sable long de 30 kilomètres, situé à une centaine de kilomètres à l'est de Great Yarmouth et à 80 km à l'ouest de la côte des Pays-Bas, suggère l'éventualité qu'un village soit inondé à cet endroit.

Des études de chercheurs de l'université de Gand ont permis de réduire l'étendue de la zone de recherche, en identifiant des systèmes fluviaux traversant le sud de la mer du Nord à la fin de la dernière période glaciaire. Ils ont délimité une partie du Brown Bank où se trouvait un lac qui aurait pu abriter un village sur sa rive.

L'expédition maritime explorera cette zone pour en réaliser une cartographie détaillée, avant de prélever et analyser des carottes de sédiment.

Le projet, qui durera deux ans, est financé par le Conseil européen de la recherche. 

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