Accueil Actu

L'Atomium, symbole belge d'un tourisme secoué par le coronavirus

L'Atomium, monument emblématique de la Belgique et passage obligé pour les touristes à Bruxelles, dépend à 70% de la clientèle étrangère. Alors sa réouverture au public lundi ne dissipe pas toutes les interrogations sur l'après-coronavirus.

A la mi-mai, le site a évalué à 3 millions d'euros le manque à gagner annuel dû au confinement, qui a imposé deux mois et demi de fermeture.

"Une catastrophe" potentiellement "fatale" pour les exploitants, comme ils le soulignaient un communiqué. Ils y rappelaient que l'Atomium vit à 90% de sa billetterie et ne reçoit que très peu de subventions.

Deux semaines plus tard c'est un ouf de soulagement pour tous les fans du "plus belge des bâtiments", et pour sa quarantaine de salariés qui étaient en chômage partiel.

Les pouvoirs publics ont autorisé la réouverture le 1er juin, avec les mesures de sécurité nécessaires dans les espaces de circulation et à l'intérieur des boules d'acier géantes. Cinq des neuf sont accessibles au public, proposant plusieurs expositions.

"C'est vraiment une très chouette nouvelle que la vie reprenne", dit à l'AFP Zoubida Jellab, l'élue bruxelloise qui préside l'Asbl Atomium, l'association gestionnaire.

A l'accueil, des bandes adhésives jaunes ont déjà été placées au sol pour marquer les distances à respecter dans la file d'attente, le parcours est désormais fléché sans demi-tour possible, et l'accès à l'ascenseur limité à six personnes à la fois.

La reprise n'est toutefois que partielle. Le restaurant panoramique restera fermé dans un premier temps. Et surtout, le retour des touristes étrangers dépendra de la réouverture des frontières, pas encore décidée en Belgique.

A l'Atomium, sur les quelque 600.000 visiteurs annuels recensés en moyenne ces dernières années, 70% viennent de l'étranger, d'Europe en majorité, mais aussi des Etats-Unis ou du Brésil.

Seuls 30% sont Belges. C'est cette clientèle nationale qu'il va falloir séduire en premier lieu, ainsi que "les Français, les Hollandais, les Allemands", souligne Mme Jellab.

- Inauguration officielle bis -

"Il faudra se réinventer, être créatifs", enchaîne cette adjointe (Ecolo) au maire de Bruxelles, "c'est un défi".

Un constat partagé par le directeur de l'Office du tourisme de Bruxelles, Patrick Bontinck, qui dit "naviguer en plein brouillard" sur ce que sera l'après-Covid19 pour un secteur tourisme et culture pesant "15 à 20% du PIB" de la capitale.

En Belgique, pays de 11,5 millions d'habitants où le coronavirus a fait plus de 9.400 morts, commerces, écoles et musées ont rouvert progressivement depuis la mi-mai. En revanche, aucune date précise n'a encore été fixée pour les cafés-restaurants, les cinémas ou les salles de spectacle.

Et, relève M. Bontinck, "on ne sait pas du tout quelles seront les habitudes de consommation du touriste belge" après le confinement. "Y aura-t-il un regain du tourisme national, les Belges vont-ils oser partir à l'étranger ou non?"

Outre l'incertitude sur les frontières terrestres, il est "très compliqué" de se projeter "sans savoir comment les trains internationaux et les compagnies aériennes vont relancer leur activité", pour l'instant au point mort ou presque, dit encore cet expert du tourisme.

Preuve que l'Atomium est bien un emblème national, la Première ministre belge Sophie Wilmès et la princesse Astrid, soeur du roi Philippe, sont annoncées à la cérémonie de réouverture prévue lundi matin, présentée comme une "inauguration officielle".

L'hymne national retentira et le drapeau belge sera hissé au-dessus de la boule dite "panoramique", la plus haute, qui offre aux visiteurs une des plus belles vues sur Bruxelles, à 92 mètres de hauteur.

Jamais l'Atomium n'était resté fermé aussi longtemps depuis 2006, date de sa réouverture après deux années de travaux de rénovation. Histoire de faire à nouveau briller l'acier un demi-siècle après la construction du bâtiment conçu pour l'Exposition universelle de 1958.

À lire aussi

Sélectionné pour vous