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Lors de la construction de nouveaux bâtiments, les travaux de terrassement impliquent souvent des rabattements de nappes phréatiques, c'est-à-dire le pompage de l'eau souterraine. Avec le projet Opensource.brussels, l'ASBL NoWayBack propose de ne plus rejeter directement cette eau à l'égout, mais de l'utiliser pour des opérations de nettoyage, voire pour l'arrosage des plantes si sa composition le permet.
360 m³ d'eau pompés chaque jour sur le chantier de Laeken
Sur le chantier mené par l'entreprise Democo à Laeken, 360 m³ d'eau sont ainsi pompés chaque jour pendant cinq mois, ce qui correspond à la consommation journalière de 3.600 Bruxellois. Pour le ministre bruxellois de la Transition climatique et de l'Environnement Alain Maron, "ce projet novateur s'inscrit dans "Renolution", la stratégie régionale de rénovation du bâti, qui entend développer l'économie circulaire dans le secteur de la construction et soutenir les solutions qui contribuent à une utilisation plus rationnelle des ressources de la planète."
"Construire de manière circulaire, cela commence dès le début du chantier, avant même la pose de la première brique", insiste-t-il. "Grâce à son rôle de facilitateur entre l'offre et la demande en eau non potable, Opensource.brussels contribuera à réduire la consommation des ressources précieuses en eau potable et donc à renforcer la résilience de la Région bruxelloise face aux effets du changement climatique."
Bruxelles Environnement et Bruxelles Propreté soutiennent financièrement le projet à hauteur de 100.000 euros. Une redevance pour l'eau des chantiers envoyées vers les stations d'épuration est en projet, comme cela se fait déjà en Flandre. L'eau issue du chantier Democo est mise gratuitement à disposition des riverains et des services de nettoyage de la Ville et de la Région, mais elle n'est pas utilisable pour les plantations.
Vers un deuxième projet rue de la Senne
La Ville de Bruxelles s'est aussi associée à Opensource.brussels pour lancer des projets pilotes de récupération de ces eaux, a fait valoir Benoit Hellings, échevin bruxellois du Climat. "On s'est rendu compte qu'on a des gros consommateurs d'eau, comme le service Propreté et celui des espaces verts, et donc on s'est mis en tête de récupérer toute l'eau possible. Il y a l'eau de pluie, mais aussi l'eau des chantiers. (...) Opensource.brussels nous a soumis ce projet et on l'a soutenu financièrement avec un subside pour pouvoir récupérer tous ces m3 d'eau de chantier."
Renseignement a également été pris, étant donné les fréquentes canicules de ces dernières années, sur les conditions à remplir pour utiliser ces eaux de chantier pour l'arrosage des plantes. Opensource.brussels a lancé un second projet test, de moindre envergure, sur un chantier de la rue de la Senne.