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La CFTC, en congrès de mardi à vendredi à Marseille, fête un siècle d'existence et s'affiche comme la seule centrale syndicale fidèle aux "principes de la morale sociale chrétienne".
A l'issue des élections professionnelles dans le public (2018) et le privé (2017), la Confédération française des travailleurs chrétiens a réussi à se maintenir dans le groupe des syndicats représentatifs, au-dessus de 8% des voix.
Avec 9,48% des suffrages, elle pointe à la 5e place derrière la CFDT, la CGT, FO et la CFE-CGC, et devant les syndicats non représentatifs Unsa et Solidaires.
Implantées dans le secteur privé, ses premières fédérations sont le commerce, la métallurgie, l'enseignement privé, santé-sociaux, chimie-mine-textile. Les premières régions où la CFTC est présente sont l'Île-de-France, l'Alsace-Lorraine, Nord-Pas-de-Calais et PACA-Corse.
Dans la fonction publique, en revanche, elle a poursuivi sa baisse, récoltant 2,9% des voix (contre 3,3% en 2014) aux dernières élections, en décembre 2018.
La CFTC est née le 1er novembre 1919 de la fusion de 321 organisations de salariés chrétiens. Cette création est liée à la restitution à la France de l'Alsace et de la Moselle, où existait un syndicalisme chrétien fort.
Parmi les organisations syndicales françaises actuelles, seule la CGT, créée en 1895, est plus ancienne.
En 1964, la CFTC connaît une scission entre partisans et opposants d'une déconfessionnalisation. Les partisans de celle-ci, majoritaires, transforment la CFTC en CFDT, tandis qu'une minorité maintient une centrale CFTC, ce qui entraînera plusieurs années de bataille juridique entre les deux organisations.
La CFTC "se réclame et s'inspire des principes de la morale sociale chrétienne", selon l'article premier de ses statuts, une "boussole" pour son président Philippe Louis mais aussi pour son successeur Cyril Chabanier, qui sera officiellement élu au congrès de Marseille. Mais la centrale se dit non-confessionnelle et "n'impose pas de pratiques ou de convictions religieuses".
De son côté, la CFDT a retiré en 2014 de ses statuts toute référence au christianisme, se revendiquant désormais "fidèle à ses traditions humanistes" et "à son histoire ancrée dans celle du mouvement ouvrier".
Depuis la scission de 1964, la CFTC a été successivement dirigée par Joseph Sauty (1964-1970), Jacques Tessier (1970-1981), Jean Bornard (1981-1990), Guy Drilleaud (1990-1993), Alain Deleu (1993-2002), Jacques Voisin (2002-2011).
Depuis 2011 elle était présidée par l'Alsacien d'adoption Philippe Louis, un ex-cheminot.
La CFTC revendique 140.000 adhérents. Elle regroupe 14 fédérations professionnelles, 26 unions régionales (en comptant les départements d'outre-mer) et 100 unions départementales.