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La Bourse de Paris reculait mercredi à la mi-journée (-0,61%), les investisseurs se montrant prudents quant aux diverses incertitudes liées au budget italien et aux tensions commerciales combinées à la hausse des taux d'intérêt américains.
Vers 13H40 (11H40 GMT), l'indice CAC 40 perdait 31,63 points à 5.286,92 points, dans un faible volume d'échanges de 1,6 milliard d'euros.
Après une hausse de 0,35% mardi, la cote parisienne a commencé la séance complètement stable, avant de s'enfoncer dans le rouge.
La Bourse de New York se préparait de son côté à ouvrir sans direction claire. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average prenait 0,05%. Celui de l'indice élargi S&P 500 baissait de 0,02% tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, cédait 0,17%.
"Ce n'est pas particulièrement une bonne semaine pour les marchés européens", note Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
"Les préoccupations grandissantes sur les taux obligataires et les désaccords continus entre le gouvernement italien et les autorités européennes minent la confiance des investisseurs dans les perspectives économiques et d'investissements", explique-t-il.
Le gouvernement populiste italien a réaffirmé mercredi qu'il ne changerait pas son projet de loi de finances 2019 malgré le rejet des prévisions qu'elle contient par le bureau parlementaire du budget (UPB) italien chargé de vérifier la conformité des objectifs budgétaires par rapport aux paramètres fixés par l'Union européenne.
L'avis de l'UPB est "plus un stimulus pour agir qu'une raison pour baisser nos ambitions", a déclaré le ministre de l'Économie Giovanni Tria.
Outre l'Italie, l'incertitude est due "au plus gros catalyseur baissier persistant sur les marchés: l'escalade des tensions géopolitiques et commerciales entre la Chine et les Etats-Unis", écrit Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
A ce sujet, la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a appelé mercredi à "une désescalade" et à "résoudre les différends commerciaux actuels", lors d'une conférence sur l'île indonésienne de Bali, où FMI et Banque mondiale tiennent leur réunion annuelle.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin s'est quant à lui inquiété mercredi d'une possible dévaluation compétitive du yuan pour compenser les effets des taxes douanières imposées par Donald Trump à la Chine, dans une interview au Financial Times.
Sur le plan macroéconomique, le Fonds monétaire international (FMI) a également émis des inquiétudes sur la capacité du système financier international à résister à une nouvelle crise, en cas par exemple de hausse des taux d'intérêt ou d'un accès restreint aux capitaux, dans un rapport publié mercredi.
En Europe, les données sur la production industrielle en août en France (+0,3%), en Italie (+1,7%) et au Royaume-Uni (+0,2%), où la croissance a calé au mois d'août à cause d'un repli de l'activité dans l'hôtellerie-restauration, ont été reléguées au second plan.
Sur le Brexit, Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE, et Martin Selmayr, secrétaire général de la Commission européenne, ont dressé un bilan mitigé des négociations entre l'UE et le Royaume Uni, qui doit quitter l'Union fin mars 2019.
- Le luxe à la peine -
Le secteur du luxe subissait la plus forte baisse à la Bourse de Paris, malgré une performance trimestrielle solide de LVMH, cependant inapte à rassurer les investisseurs.
L'action Kering chutait de 5,02% à 400,60 euros, celle de LVMH de 4,57% à 272,65 euros et celle d'Hermès de 4,32% à 509,40 euros, plombées par les craintes d'un ralentissement économique en Chine.
Le secteur énergétique profitait de la hausse des cours du pétrole de la veille. Total avançait de 2,10% à 55,98 euros et CGG de 1,78% à 2,40 euros.
Le secteur automobile était moins bien loti, PSA reculant de 1,25% à 21,38 euros et Renault cédant 0,04% à 71,56 euros. Les pays de l'UE ont trouvé un accord mardi pour une baisse de 35% des émissions de CO2 des voitures neuves en 2030 et de 30% pour les camionnettes (par rapport à 2021), après 13 heures de négociations.