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La Bourse de Paris a fini sur un léger sursaut vendredi (+0,11%) après avoir beaucoup tergiversé devant des indicateurs mitigés, mettant fin de justesse à quatre séances de recul en dépit des rivalités sino-américaines.
L'indice CAC 40 a pris 4,50 points pour terminer à 4.277,63 points, dans un faible volume d'échanges de 2,8 milliards d'euros. La veille, l'indice parisien avait reculé de 1,65%.
Depuis le 1er janvier, le marché parisien a perdu 28,4%. Il affiche un repli hebdomadaire de 6%.
La cote parisienne a fait du yo-yo vendredi.
"Ce qui a fait un temps remonter le marché dans l'après-midi, ce sont les chiffres américains de production industrielle et de confiance des consommateurs qui sont meilleurs que prévu", a expliqué à l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.
En avril, la production industrielle a chuté de 11,2% en avril, la plus forte baisse mensuelle de l'histoire de cet indice, mais les analystes s'attendaient à pire (-12,1%).
En outre, la confiance des consommateurs s'est améliorée début mai aux Etats-Unis, les ménages ayant reçu des aides gouvernementales pour faire face à l'impact économique de la pandémie de Covid-19.
"Les investisseurs y voient des motifs d'espoir car cela pourrait signifier que la consommation va reprendre avec une certaine vigueur aux Etats-Unis une fois la période de confinement terminé", commente M. Larrouturou.
Mais "il y a aussi des considérations techniques" à ce rebond qui intervient après quatre séances de baisse, souligne-t-il.
Car la séance a été arrosée d'un ensemble de nouvelles mitigées.
Si la Chine voit sa production industrielle grimper de 3,9% en avril sur un an, un rebond meilleur qu'attendu, ses ventes de détail ont chuté à nouveau.
Et l'Allemagne est officiellement entrée en récession au premier trimestre, avec une chute de 2,2% de son produit intérieur brut (PIB) provoquée par la pandémie.
Sur le front commercial, "les tensions accrues entre les Etats-Unis et la Chine ont causé de la nervosité sur les marchés" dans la deuxième moitié de la séance, souligne David Madden, analyste chez CMC Markets.
L'administration Trump a annoncé vendredi une série de mesures pour brider la capacité de Huawei, qu'elle considère comme une menace pour la sécurité nationale, de développer des semiconducteurs à l'étranger avec de la technologie américaine.
Le ton est également monté entre Bruxelles et Londres, très loin d'un accord sur leur relation post-Brexit après un troisième cycle de négociation jugé "très décevant" et sans progrès majeur.
- Sanofi en repli -
En matière de valeurs, Sanofi a reculé de 1,09% à 87,22 euros malgré une ouverture positive. Le groupe est au centre d'une intense polémique depuis qu'il a annoncé qu'il servirait en priorité les États-Unis. L'Elysée a fait savoir dans la soirée qu'Emmanuel Macron recevrait le directeur général, Paul Hudson, mardi, pour en discuter.
Eutelsat a grimpé pour sa part de 7,40% à 9,67 euros. L'opérateur européen de satellites prévoit un impact "limité" de la crise sur son chiffre d'affaires, et maintient ses objectifs révisés en avril.
Ubisoft a légèrement souffert (-0,14% à 69,08 euros) de l'abaissement de ses prévisions à cause des incertitudes liées à la crise, là où les analystes attendaient moins de prudence.