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La Bourse de Paris a nettement reculé (-1,59%) vendredi, l'attente d'une conférence de presse de Donald Trump sur la Chine et la publication d'une salve d'indicateurs macroéconomiques encourageant les prises de bénéfices après quatre séances consécutives de hausse.
L'indice CAC 40 a perdu 75,95 points à 4.695,44 points, dans un volume d'échanges très important de 5,8 milliards d'euros. La veille, il avait fini en nette hausse (+1,76%).
Après quatre séances positives d'affilée, la cote parisienne a passé sa dernière journée de mai dans le rouge, repassant sous les 4.700 points.
Sur la semaine écoulée, l'indice a toutefois avancé de 5,77%. Ses pertes depuis le 1er janvier atteignent 21,36%.
"Il y a l'attente autour de la Chine", au sujet de laquelle le président américain doit s'exprimer ce vendredi, qui clairement explique le recul du marché, estime auprès de l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.
Dernièrement, la pression chinoise exercée sur Hong Kong, le traitement de la minorité musulmane ouïghour et la gestion de la crise de Covid-19 par la Chine ont fâché Washington.
Les Etats-Unis menacent notamment d'abolir les privilèges commerciaux de l'ancienne colonie britannique alors que Pékin s'apprête à imposer une loi de sécurité nationale à Hong Kong, qui jouit en principe d'un statut d'autonomie.
Les investisseurs vont aussi commencer à "regarder un peu la macroéconomie, qui a été quelque peu mise de côté ces derniers mois en raison de l'action des banques centrales, mais qui reste bien dégradée", juge-t-il.
Ainsi en France, la consommation des ménages a fondu d'un tiers au mois d'avril par rapport à celle du mois de février, avant la crise sanitaire, même si la chute du PIB a été révisée à -5,3% au premier trimestre (contre -5,8% publiée fin avril).
Le taux d'inflation sur un an de la zone euro a quant à lui de nouveau ralenti en mai, à 0,1%, en grande partie à cause de la chute des prix de l'énergie.
Outre-Atlantique, les dépenses des ménages ont chuté de 13,6% en avril, sous l'effet des mesures de confinement imposées face à la pandémie.
Quant aux prix à la consommation, ils ont reculé en avril pour le deuxième mois d'affilée, de 0,5% par rapport à mars.
L'activité économique dans la région de Chicago, à forte dominante manufacturière, est pour sa part tombée en mai à son niveau le plus bas depuis 1982.
- Renault s'enfonce -
Sur le front des valeurs, plus forte baisse du CAC 40, Renault a dévissé de 7,74% à 20,21 euros après avoir annoncé la suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France, dans le cadre d'un plan d'économies de 2 milliards d'euros sur trois ans.
Airbus, qui a vu sa note dégradée d'un cran par S&P Global Ratings, a chuté de 5,69% à 56,70 euros.
Les bancaires ont déchanté à leur tour. Société Générale a cédé 4,92% à 13,23 euros, à l'instar de BNP Paribas (-4,27% à 32,26 euros) et de Crédit Agricole (-2,15% à 7,82 euros). Natixis a perdu pour sa part 5,99% à 1,99 euro.
Lagardère a plongé de 5,82% à 12,62 euros. Le fonds activiste Amber, qui estime que le vote contre ses résolutions lors de l'assemblée générale du groupe en 2018 était entaché de fraude, va pouvoir continuer à chercher des éléments de preuve dans les documents du groupe, selon l'ordonnance d'un juge obtenue vendredi par l'AFP.