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"Je donne de l'argent pour aller au travail aujourd'hui": Tristan, "gilet jaune", réclame une vie moins chère

Quatre jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, nous partons à la rencontre d’un électeur. Gilet jaune de la première heure, il fait toujours partie du mouvement. Un combat pour le pouvoir d’achat dans la rue, et bientôt dans les urnes.

"En 2022, j'aimerais une France solidaire et un président qui ne voit pas que par Paris". Tristan a 29 ans. Il est agent de production dans une usine de masques et "gilet jaune" en Bretagne.

Tous les samedis, Tristan retrouve les gilets jaunes de Saint-Brieuc. Sur un rond-point, devenu lieu de réunion et de contestation, ils crient leur colère et réclament une vie moins chère. À quelques jours de l'élection présidentielle, ils ne se reconnaissent pas dans les candidats.

"Il ne peut pas y avoir de Président qui représente le mouvement des "gilets jaunes" car il est de tous les bords politiques: extrême gauche, gauche, centre, droite, extrême droite. Donc il n'y a aucun candidat qui peut nous représenter", estime Tristan. La voiture est le symbole de sa lutte. Lorsque le jeune homme enfile son gilet jaune, c'est pour protester contre la hausse des prix des carburants.

"C'est un problème concret que l'on vit tous les jours. Pour aller au travail, j'ai 80 kilomètres par jour. Quand le prix du carburant augmente, je vois tout de suite la différence. Limite aujourd'hui, je ne vais pas au travail pour gagner ma vie. Je donne de l'argent pour aller au travail aujourd'hui", confie-t-il. 

C’est dans la rue qu’on pourra faire changer les choses

Tristan est devenu l’un des piliers du groupe de Saint-Brieuc. Un moyen de rassembler des Français confrontés aux mêmes difficultés. "Ce mouvement a retrouvé cette fraternité qu’on avait déjà perdue depuis longtemps. Avant je pense que beaucoup de personnes avaient honte, honte de dire qu’elles ne s’en sortaient pas, qu’elles n’avaient plus d’argent au 15 du mois. Et quand elles ont vu ces mêmes autres personnes avec la même situation, elles ont pu se parler", affirme-t-il. 

Aujourd’hui, le mouvement s’essouffle. Mais pas question pour Tristan de baisser les bras. "Il y a la fatigue. Et le fait que ce mouvement a été très réprimé et quand ça perdure, forcément les gens, au bout d’un moment, ne croient plus. Et nous on veut faire ne sorte justement qu’ils y croient encore et c’est dans la rue qu’on pourra faire changer les choses", conclut-t-il. 

Dans la rue plutôt que dans les urnes, mais Tristan ira tout de même voter. Il n’a pas dit pour qui, mais une chose est sûre : ni Macron, ni les extrêmes.

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