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"C’est long, mes clients me manquent et mon travail me manque": voilà ce que nous a expliqué Iris, une travailleuse du sexe que nous avons rencontrée. Avec la crise sanitaire, elle est totalement à l'arrêt. La demande existe pourtant bel et bien. Iris reçoit de nombreuses propositions de la part de clients parisiens, notamment, qui sont prêts à la rémunérer généreusement. Malheureusement, la jeune femme craint les amendes et préfère dès lors ne pas transgresser les règles en vigueur.
Un sentiment d’injustice
L’incompréhension d’Iris est d’autant plus grande que les métiers de contact, eux, ont repris. "Je suis un métier de contact", estime-t-elle. "Un centre de massage lui peut rouvrir alors qu’il fait la même chose que moi ?", s’insurge-t-elle. Iris veut défendre ses droits et son métier qui représente presque tout pour elle. Elle a d’ailleurs participé à la manifestation à Bruxelles samedi dernier pour lutter en faveur des droits des travailleurs du sexe.
Des factures à payer coûte que coûte
Au-delà de l’incompréhension, elle doit également faire face à des problèmes financiers. Sans revenu depuis plus d’un an, sans droit au CPAS ou au droit passerelle, la jeune femme doit se débrouiller pour payer son loyer et ses factures chaque mois.
Elle s’est dès lors tournée vers UTSOPI, une association de défense des travailleurs du sexe. Elle y donne de son temps et reçoit en contrepartie quelques tickets repas pour se nourrir en attendant un retour de revenu.
La lutte continue
La trentenaire s’épanouit dans sa profession et s’y sent valorisée. "Quand quelqu’un me prend dans les bras et me dit "Iris, ça fait des années qu’on ne discute pas avec moi, qu’on ne m’embrasse pas, qu’on ne me câline pas,… ", alors j’ai réussi". Raison pour laquelle Iris, comme ses collègues, continuera de se battre pour obtenir un statut juridique clair. "Je soigne les cœurs, je soigne les âmes, je suis une infirmière de l’amour. C’est beau comme statut", clôture-t-elle.