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Quatre procédures d'enquête disciplinaire ont été ouvertes à l'égard de policiers à la suite de l'intervention des forces de l'ordre dans le cadre de l'action de désobéissance d'Extinction Rebellion, a indiqué lundi le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close. La manifestation avait eu lieu le 12 octobre dernier, dans la zone neutre de la capitale.
M. Close a été interpellé devant le conseil communal de la Ville par des citoyens mais aussi par des représentants de l'ensemble des groupes politiques au sujet de la proportionnalité de l'intervention des policiers lors de cette action non autorisée. Il y a eu moins de critiques autour du principe même du refus d'autoriser une manifestation dans la zone neutre. Didier Wauters (cdH, opposition), et Marie Nagy (DéFI, majorité) ont souligné les risques que cela comporte pour les institutions démocratiques présentes dans la zone neutre, en cas de répétition par des organisations aux objectifs moins louables.
Un problème de mentalité chez certains policiers
Dans la majorité, outre les Verts, Opuku Bosompra (PS) a pointé du doigt "un problème de mentalité chez certains policiers", face à des "gens non-violents qui ont été traités comme des criminels".
Dans l'opposition, Mathilde El Bakri (PTB) a insisté sur la nécessité de savoir qui porte la responsabilité politique des abus et du recours à la violence par la police. David Weytsman (MR) se pose lui aussi des questions sur la violence de l'intervention sans explication jusqu'à présent. Mais il a rappelé que les policiers mettaient régulièrement leur vie en danger pour assurer la sécurité de la population et pointé les "explications peu claires et en ordre dispersé" des membres du collège échevinal, critiquant ouvertement les Verts pour avoir pris position contre la police sans s'être informés.
Les explications du bourgmestre
Dans sa réponse, Philippe Close a notamment indiqué que quatre procédures d'enquête disciplinaires avaient été ouvertes: deux pour l'usage de spray lacrymogène de type CS, une sur base d'une plainte évoquée via la VRT concernant un fait au commissariat central, et une autre sur foi de 33 témoignages d'activistes d'Extinction Rebellion.
Selon le bourgmestre:
- 317 personnes ont fait l'objet d'une arrestation administrative,
- 118 personnes ont été envoyées au commissariat central en vue d'une vérification d'identité,
- 130 autres ont été interpellées et identifiées sur place.
Les remises en liberté ont eu lieu entre 21h et 3h du matin. Philippe Close a par ailleurs répété qu'Extinction Rebellion avait annoncé avant l'action son intention d'investir le jardin du Palais royal, fermé au public et situé dans la zone neutre et refusé chacun des lieux proposés à titre alternatif. Cela a donc justifié l'interdiction de la manifestation.
Le jour-même, deux heures quarante se sont écoulées entre le début de la manifestation et la demande d'évacuer les rails de trams sur la Place Royale. Avant d'entamer "une manoeuvre ralentie d'évacuation" à 17h40, il a été demandé à plusieurs reprises, à partir de 16h, de libérer les rails de trams, notamment via les manifestants affichant une chasuble "contact police" et via une demande spécifique aux parents venus avec des enfants. A 17h40, la manoeuvre ralentie d'évacuation a commencé, après également divers contacts par petits groupes de manifestants interposés, pour laisser aux gens l'occasion d'évacuer vers le Mont des Arts.
Toujours d'après Philippe Close, la zone de police s'attèlera à une meilleure formation des policiers pour gérer ce type d'action de désobéissance civile. Il a dit rester ouvert au dialogue pour "éviter que cela se reproduise". De son côté, le Premier échevin Benoît Hellings (Ecolo) a précisé que la position défendue lundi soir par Philipe Close était celle de l'ensemble du collège.