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Hakim est chef cuisinier dans un restaurant de Bruxelles. Ou plutôt il l'était. Depuis le 14 mars et le début du confinement, son patron l'a mis en chômage temporaire. Rien d'exceptionnel à cela, puisqu'il fait partie du million de Belges qui subit, tout ou en partie, cette mesure.
Le problème, c'est que depuis 2 mois, il affirme n'avoir pas touché un euro. "Je vis avec ma femme et nos 3 enfants. Celle-ci ne travaille pas et donc cela fait deux mois qu'on n'a aucune rentrée d'argent. Il faut assumer les frais quotidiens pour se nourrir, je dois aussi payer une pension alimentaire pour mon premier enfant. Au début, on a vécu sur nos économies, mais elles n'ont duré qu'un temps. Le mois dernier j'ai pu m'arranger mais ça devient difficile. Il faut payer le loyer. J'ai deux mois de retard et mon propriétaire sur le dos. Il n'est pas du tout compréhensif", assure le Bruxellois.
Son syndicat injoignable
Pourtant, son formulaire C3.2 a bien été rendu à son syndicat, l'intermédiaire entre lui et la caisse de paiement des allocations de chômage. Mais comme plusieurs personnes (une petite minorité, il faut quand même le préciser), Hakim déclare n'avoir encore rien touché et n'être jamais parvenu à joindre celui-ci. "A chaque fois que j'appelle, il y a trop de demandes et je suis mis sur liste d'attente. Mais j'ai déjà attendu 1h30 pour qu'à la fin, ça raccroche", regrette-t-il. Une situation dont la FGTB a expliqué les raisons cette semaine sur RTL INFO.
Enfin un contact téléphonique
Hakim soupçonne qu'il doit y avoir des données manquantes dans son dossier pour ne pas encore avoir été payé, mais impossible pour lui de savoir lesquelles. Finalement, suite à notre appel et face à l'urgence de la situation, Hakim a pu joindre son syndicat par téléphone. La FGTB nous a assuré mettre tout en œuvre pour régler le problème au plus vite. Un soulagement pour Hakim et sa famille qui peuvent espérer récupérer 2 mois de chômage temporaire rapidement.
Ils espèrent pouvoir payer leurs loyers de retard au plus vite, même si les expulsions de locataires sont interdites à Bruxelles jusqu'au 30 juin en vertu d'un moratoire pris par le gouvernement bruxellois.
Des doutes sur la reprise de l'horeca
Désormais, Hakim attend chaque Conseil National de Sécurité avec impatience. Car il souhaite recommencer à travailler au plus vite. En espérant que lorsque l'horeca pourra rouvrir, son patron sera en mesure de relancer son restaurant. Une autre incertitude car quand il veut joindre son patron, "il ne répond pas, d'ailleurs il ne répond plus à personne", selon ses collègues avec qui il est toujours en contact.
Et si rien ne rentre dans l'ordre, les problèmes seront encore bien plus lourds : "Je n'ai pas de plan B", confesse Hakim. "J'attends ce qu'on va dire pour la 3ème phase de déconfinement."