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Hausse des prix des carburants: "Aujourd’hui, on paye l’essence et le diesel moins cher"

En Belgique, des citoyens ont lancé un appel à ne pas faire le plein, à paralyser des sorties d'autoroute, et même à ne pas faire d'achats du tout samedi prochain pour protester contre la hausse des prix des carburants.

Invité dans le RTLinfo13H, Philippe Defeyt, le directeur de l’Institut pour un Développement Durable, a répondu aux questions d’Alix Battard afin d’analyser la situation avec des comparatifs de prix, qui mettent en lumière l’évolution des carburants au fil du temps.


Alix Battard: par rapport aux années 70, est-ce que le diesel et l’essence coûtent vraiment beaucoup plus cher ?

Philippe Defeyt: "Si on regarde les prix à la pompe, oui évidemment. Pour vous donner une idée, le prix de l’essence a été multiplié par sept et le prix du diesel par douze. A court terme, le prix du diesel a augmenté de 16% depuis l’année passée et cela pénalise les personnes à petits revenus qui n’ont que la voiture pour aller travailler. Mais sur le long terme, les évolutions sont tout à fait différentes. Aujourd’hui, on paye l’essence et le diesel moins cher qu’il y a quelques années quand on tient compte de l’évolution des prix."


A.B.: ce qui nous donne le sentiment que la facture est toujours plus lourde, c’est qu’on roule beaucoup plus qu’avant ?

P.D.: "En gros, les prix des voitures ont augmenté beaucoup moins vite que l’essence. Les entretiens et les pièces détachées ont aussi augmenté moins vite. Les revenus ont augmenté. Mais, une partie de la réalité est que nous roulons tous de plus en plus et pas nécessairement pour le travail. Toutes les personnes qui vivent loin des commerces sont obligées d’utiliser la voiture."


A.B.: aujourd’hui, malgré les discours, nous sommes toujours dépendants des carburants. Il n’y a pas d’alternatives ?

P.D.: "A court terme, certainement pas et donc on va devoir tous ensemble résoudre une équation qui a trois dimensions. La première: nous devons sauver la planète. Deuxièmement, il faut faire vivre l’Etat qui ne garde pas l’argent pour lui. Il finance par exemple des écoles ou des routes dont nous avons besoin tous les jours. Enfin, pour les personnes à petits revenus, il faut d’une manière ou d’une autre, trouver une solution pour les protéger. Ils ne peuvent pas subir le poids de cette augmentation. Il faut trouver un équilibre entre ces trois dimensions, mais je tiens à la dimension sociale à court terme."

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