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Le procureur a requis, mardi matin, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine complémentaire de trois ans de prison à l'encontre de Y.B., un violeur en série déjà condamné. L'accusation a estimé qu'il était coupable du viol d'une étudiante, commis la nuit du 28 au 29 septembre 2017, soit un fait de même nature que ceux pour lesquels il a déjà été condamné, et commis pendant la même période infractionnelle.
"On savait déjà, lors du premier procès, que les victimes de monsieur B. n'avaient probablement pas toutes été identifiées", a expliqué le procureur. "Dans ce cas-ci, sa culpabilité est sans équivoque. Les résultats ADN mettent fin à tout débat. Mais monsieur ne formule pas d'aveu, c'est d'autant plus inimaginable", a-t-il dit. "Ce viol est le plus sordide de ce dossier. Le courage de la victime, qui a porté plainte immédiatement après les faits et qui a rouvert sa plainte après trois ans, est énorme", a ajouté le magistrat.
Le 28 septembre 2017, la victime avait déposé plainte à la police, affirmant avoir été enlevée, séquestrée et violée la nuit précédente. Elle avait expliqué être sortie d'une soirée étudiante à la salle Jefke, sur le campus de la Plaine de l'ULB, à Ixelles, et être montée à bord du véhicule d'un homme qui s'était habilement fait passer pour un chauffeur de taxi. Celui-ci l'avait agressée sexuellement, profitant de son état d'ébriété. Faute d'indices suffisants, le parquet de Bruxelles avait classé la plainte sans suite le 3 mai 2018. Ce n'est qu'en 2020, après une première condamnation de Y.B. pour des faits de viol sur des étudiantes, que le lien a pu être fait entre celui-ci et la victime.
"Ma cliente m'a consultée à son retour d'Erasmus, après le procès médiatisé du prévenu en juin 2020", a expliqué Me Caroline Poiré. "Tout ce que contient sa plainte correspond: la description des lieux où elle a été violée, la description du véhicule de son agresseur, la correspondance ADN et la reconnaissance formelle de Y.B. sur panel photos", a plaidé l'avocate. Celle-ci a réclamé la culpabilité du prévenu pour viol sur majeure avec la circonstance aggravante que la victime était dans un état de vulnérabilité en raison de son ébriété.
Elle a également plaidé la désignation d'un expert pour évaluer le préjudice de sa cliente, avec un montant provisionnel de 7.500 euros pour les dommages et intérêts. Le 30 juin 2020, Y.B. a été condamné à 12 ans de prison, ainsi qu'à cinq ans de mise à disposition du tribunal de l'application des peines (TAP), coupable d'avoir commis quatre viols et quatre attentats à la pudeur, entre juillet 2016 et novembre 2019. Selon le tribunal, il utilisait toujours le même modus operandi.
Il ciblait des étudiantes sous l'emprise de l'alcool qui revenaient de soirées étudiantes. Il leur proposait de les ramener chez elles en voiture, se faisant passer pour un chauffeur du service de taxi partagé Collecto, vêtu de son uniforme de la Stib où il était chauffeur de bus. Le second jugement sera prononcé le 8 mars prochain à 09h00.