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Fabrice Pennetier a exposé sa situation personnelle, notamment financière, mais il souhaitait avant tout parler au nom de tous les artistes sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. "Des artistes, même en France, nous regardent ce matin. J'ai discuté avec plus de 200 d'entre eux jusque 2h du matin. C'est bien de râler, mais il faut trouver des solutions. Au départ, ce qui pose problème, c'est que les artistes sont passionnés pour la plupart et on ne peut pas travailler. Ce qui me manque, ce sont les sourires des enfants et les parents qui viennent nous dire merci. Je fais des trucs gratuits comme beaucoup d'artistes, sur les réseaux sociaux ou dans les rues."
"Arrêtons les lois sociales jusqu'à la fin 2020"
Pour lui, il faut donc prendre une mesure concrète, à savoir la suppression des lois sociales pour le reste de l'année 2020. "Les artistes, concernant les 6% de TVA, demandent un rabais, mais il y en a d'autres qui n'y sont pas assujettis. Les lois sociales, c'est normal qu'on les paie pour les trois premiers mois de l'année où on a travaillé. Mais il n'y a plus rien qui rentre, donc arrêtons les lois sociales jusqu'à la fin 2020 parce que nous sommes impactés jusque décembre."
Le magicien professionnelle a souhaité mettre en garde sur le futur des artistes. "Il y a des centaines de forains, d'artistes de rue qui se battent ensemble… Si vous voulez un mai 68 rien qu'avec le monde artistique, ça va être le feu dans la Belgique. Je vous le dis. Il y a des forains qui pleurent parce qu'ils ne savent plus travailler."
Des mesures supplémentaires pour les entreprises "sous la contrainte"
David Clarinval, ministre fédéral du Budget (MR), a expliqué que le gouvernement était bien conscient de la souffrance vécue par le secteur culturel. "Mais il y a la difficulté du nombre de statuts. Ceux qui sont en société peuvent reporter les lois sociales. On n'a pas fait une discrimination." "On s'en fout du report", a réagi Fabrice Pennetier. Le ministre du Budget a continué, expliquant qu'il était éventuellement possible d'aller plus loin dans les mesures pour "toutes les entreprises qui vont être sous la contrainte plus longtemps". "On pourrait imaginer que ces entreprises sous contraintes aient des mesures supplémentaires. Ce sont des décisions qui doivent être prises. Je considère la culture comme étant sous contraintes parce qu'elle sera impactée plus longtemps. On pourrait imaginer d'être plus généreux à son égard."
"C'est clairement une exception culturelle et pour l'Horeca également. Ces entreprises ne peuvent pas être traitées comme les autres. C'est une piste de travail sérieuse", a souligné Fabrice Murgia, directeur du Théâtre National, également présent sur le plateau.