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C’était la fête ce dimanche 29 mai au parc de la Chartreuse, à Liège. La "Chartreuse en fête" battait son plein. Etienne (nom d'emprunt) et son fils de 4 ans se baladaient entre les échoppes du marché bio. "Une ambiance très familiale", nous raconte-t-il.
Alors qu’il va dans les bois voisins, toujours avec son fils, Etienne croise un groupe de jeunes "de 10-12 ans" qui le préviennent d’un danger. "Ils m’ont dit que des jeunes leur tirent dessus avec une carabine à plomb". Deux d’entre eux avaient été touchés aux jambes, selon notre témoin.
Il a pris le fusil de son grand-père
Après avoir laissé son fils de quatre ans à l’abri, le père se dirige vers le groupe d’adolescents ("des jeunes de 15-16 ans", selon notre témoin). "Je suis allé voir les jeunes pour leur prendre la carabine", raconte-t-il. "J’ai travaillé 14 ans comme armurier, j’ai tout de suite reconnu que c’était une carabine à plomb."
Mais les jeunes ne voulaient pas donner leur arme. "Ils l’ont rangée dans un sac et deux d’entre eux cherchaient un peu les ennuis", rapporte Etienne, qui décide d’appeler la police.
Pendant son appel, les jeunes fichent le camp et se sauvent dans les bois. Sauf un, "que j’ai attrapé avec le sac". "Le jeune que j’ai attrapé semblait être le plus gentil des quatre. Il m’a dit qu’il avait pris le fusil de son grand-père pour tirer sur des cibles et que ses amis ont voulu tirer sur les passants."
La police est "vite intervenue" suite à l’appel d'Etienne et a pris en charge le jeune déjà interpellé ainsi que les autres qui ont été attrapés.
Pas un cas isolé
Du côté des forces de l’ordre, on confirme l’intervention dans la "Rue Thier de la chartreuse". "Nous sommes intervenus et avons identifié les jeunes. Ils seront convoqués dans le courant du mois de juin", indique le porte-parole de la police de Liège. Ce dernier précise qu’au moins un majeur faisait partie du groupe, mais qu’aucun d’eux n’a été emmené en cellule.
Cet incident n’a malheureusement rien d’exceptionnel dans le quartier. "La journée ça va encore, mais en début de soirée il y a des toxicos et des jeunes de Droixhe viennent. Les plus âgés me disent qu’ils n’osent plus aller dans le parc après 18h", confie le père de famille.
De temps à autre, "des gens, dont moi, essayent d’aller vers les jeunes pour leur dire d’arrêter, mais le dialogue est difficile", regrette-t-il. La police n’intervient que très peu dans le quartier en temps normal, d’après ses dires.