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Un des freins à l’utilisation d’hydrogène dans les voitures, c’est le coût de son stockage: à haute pression ou sous forme liquide. Mais des chercheurs de l’UCLouvain ont découvert un matériau qui stocke naturellement et efficacement l’hydrogène. Leur découverte a d'ailleurs été publiée dans la prestigieuse revue Nature Chemistry.
Rouler en n'émettant aucun gaz à effet de serre, simplement quelques gouttes d'eau, c'est la promesse des voitures à hydrogène. Mais sur les 6 millions de véhicules qui composent le parc automobile belge, seuls 70 roulent à l'hydrogène. Si le prix, autour de 70.000€ pour une voiture de base, freine les utilisateurs, une autre contrainte est à prendre en compte: le stockage.
L'hydrogène est un élément qui prend beaucoup de place. Actuellement, pour le stocker, il existe deux méthodes: le compresser ou le transformer à l'état liquide. Dans le premier cas, le gaz est mis sous haute pression, entre 350 et 700 bar. C'est la technique utilisée par la plupart des constructeurs aujourd'hui. "On a besoin d'un réservoir qui est multi-couches, et qui va donc coûter très cher. Il va aussi alourdir le véhicule", explique Guillaume Esser, chercheur à l'UCLouvain.
Une autre solution consiste donc à liquéfier l'hydrogène, en le refroidissant à -253 degrés. "Il faut une quantité d'énergie qui est vraiment énorme pour descendre à cette température, et puis, surtout, il faut rester à cette température, et ça, ça coûte énormément d'argent", précise Guillaume Esser.
Une troisième méthode
Mais le professeur Yaroslav Filinchuk et son équipe ont découvert une troisième méthode de stockage. "La solution possible, c'est le borohydrure de magnésium, c'est un composé solide qui est capable de stocker l'hydrogène moléculaire dans ses pores", se réjouit le professeur.
La structure permet de stocker l'hydrogène de façon optimale, avec une densité deux fois supérieure à celle de l'hydrogène liquide. "Avec ce composé, nous pouvons imaginer de faire un réservoir où on va stocker l'hydrogène dans des conditions plus pratiques, avec une pression plus raisonnable et une température froide, mais pas aussi froide que pour l'hydrogène liquide", ajoute Yaroslav Filinchuk.
Cette découverte n'est encore qu'au stade de la recherche, il faudra attendre plusieurs années avant qu'un industriel ne s'en empare, et que cette avancée équipe les voitures du futur.