Partager:
La Première ministre Elisabeth Borne en campagne pour les législatives en Normandie dimanche s'est retrouvée face à l'inquiétude de Français au sujet des retraites.
"Maintenir la retraite à 60 ans, ce serait fantastique", a expliqué Christine Herriaut, une infirmière de 60 ans, à Mme Borne qui lui demandait si elle avait des "sujets de préoccupations particulières".
La Première ministre, candidate dans la 6e circonscription du Calvados, échangeait avec des habitants de Verson, près de Caen, lors d'une fête de village.
"Dans tous les milieux, on voit des gens qui sont de plus en plus en burn out. Ces gens là, quand ils voient qu'on leur rallonge la carrière, alors que le travail a perdu tout son sens", a renchéri, à ses côtés, Dominique Thiebot, psychologue, 62 ans.
"Quand vous voyez des gens qui sont obligés d’aller voir une psychologue (...) parce qu'on leur demande de travailler moins bien", a-t-il ajouté, "on leur demande de faire du chiffre et quand on demande de faire du chiffre, on fait le travail moins bien".
"C'est un constat qu'on fait au quotidien", a ajouté Mme Herriault.
Mme Borne leur a répondu qu'il fallait "redonner du sens au travail. Y a pas de doute". "Il faut aussi travailler sur la façon dont on peut éviter qu'on ait des gens cassés à 45/50 ans (...) C'est indissociable".
"Vous ferez quoi pour les retraites?", lui avait un peu plus tôt demandé une agricultrice à la retraite abordant la candidate LREM lors d'un vide-grenier à Thury-Harcourt, à 30 km de Verson.
"J'étais agricultrice, j'ai travaillé toute ma vie (...) dès l'âge de 15 ans" pour "1.100 euros seulement (de retraite ndlr). C'est pas normal", a dit cette retraitée.
Mme Borne lui a répondu que les retraites seraient revalorisées au 1er juillet.
Non loin d'elle un des vendeurs de ce vide-grenier, Didier Payen, 66 ans, opposé au projet de report de l'âge légal du départ à la retraite pour le porter à 65 ans en 2031, a refusé de serrer la main à Mme Borne.
"Me faire traiter de fainéant quand j'ai commencé à travailler à 14 ans. Le Président m'a traité de fainéant", a dit ce militant CGT.
"Je pense qu'il y a un malentendu", lui a répondu Mme Borne.
En septembre 2017, Emmanuel Macron, avant une journée d'action contre la réforme du code du travail, avait déclaré qu'il "serait d'une détermination absolue et ne cèderait en rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques".