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Elza, 12 ans, renvoyée de l’école à cause d’une jupe et de collants "pas assez opaques": qui peut décider de la tenue des élèves?

Une jeune fille de 12 ans a été renvoyée chez elle pour se changer, après s'être rendue à l'école jeudi dernier. Sa tenue a été jugée inappropriée. Sa mère désapprouve la méthode et aurait souhaité un dialogue. La direction parle d’un excès de zèle d’éducateurs novices.

Elza (nom d’empunt), 12 ans, a été renvoyée chez elle après son arrivée à l’école jeudi dernier pour se changer, en même temps que quinze autres garçons et filles en raison d’une tenue jugée inappropriée. "Je portais une jupe avec des collants et des chaussettes. Sur le pas de la porte, une éducatrice me regarde et me dit :’tu peux rentrer chez toi, les minijupes, c’est interdit à l’école. Je lui réponds que j’ai des collants. Et elle me dit tes collants ne sont pas assez opaques, tu peux rentrer chez toi", raconte Elza.

Rentrer dans un dialogue plutôt qu'un renvoi immédiat

Elza portait donc une jupe-short et des collants noirs jugés "pas assez opaques". La direction parle d’un excès de zèle d’éducateurs novices. La maman désapprouve cette attitude : "La procédure normale aurait été plutôt de mettre un mot au journal de classe et de rentrer dans un dialogue avec les parents plutôt que de prendre une telle mesure de renvoi immédiat à la porte de l’école". Elle souhaite que le règlement d’ordre intérieur soit revu.

Avec le retour de la chaleur, les témoignages de ce type se multiplient : jupe ou top jugé trop court, collants pas assez opaques, décolleté trop plongeant ou short au lieu d’un pantalon. Les tenues des élèves font parfois l’objet de remarques. Certains s’habillent trop balnéaire.

Des témoignages qui se multiplient

La ministre de l’Education Caroline Désir a demandé à son administration de prendre contact avec l’école concernée (une école du réseau libre située à Bruxelles qui a renvoyé chez elle Elza pour une tenue inappropriée. La ministre souhaite mieux comprendre la situation et le cas échéant entamer un dialogue. Elle rappelle que dans la majorité des écoles, les choses se passent parfaitement bien.

Dans certaines écoles, des garçons ont montré leur solidarité avec les filles en venant vêtus de tops courts ou de jupes. C’est le cas des élèves de sixième année de l’école Saint-Pierre de Gand qui estiment que les garçons devraient être autorisés à porter une jupe et du vernis à ongles, tandis que les filles devraient pouvoir porter une cravate.


QUI DECIDE ? LE ROI: règlement d’ordre intérieur

Le cabinet de la ministre de l’Education Caroline Désir fait la mise au point suivante : "Les Règlements d’ordre intérieur relèvent des prérogatives du pouvoir organisateur mais ils doivent évidemment respecter des principes de droit, notamment en matière de non-discrimination. La ministre Désir défend le modèle d’une école inclusive et égalitaire, qui n’est pas compatible avec une règle qui conduirait à écarter une jeune fille dont la tenue est jugée provocante alors que des garçons pourraient, par exemple, venir en short à l’école."

Certains règlements d'ordre intérieur des écoles secondaires sont à revoir selon la secrétaire d'État à l'Égalité des genres Sarah Schlitz (Ecolo). Elle explique dans un communiqué : "Les règlements qui font une différence entre la tenue des garçons et des filles renforcent la pression à une période où les élèves sont en recherche, découvrent leurs corps et changent énormément. La question de la tenue vestimentaire doit être traitée avec empathie et délicatesse, en réaction à des témoignages d'élèves mis en difficulté par le code vestimentaire de leur école. Il est important de revoir les règlements avec des balises non genrées et non discriminatoires. Ça peut aussi être l'occasion de mener un travail pédagogique autour de la question de l'habillement. Il est, par exemple, inacceptable que des R.O.I. (règlements d’ordre intérieur) indiquent encore que les filles n'ont pas le droit de porter de minijupe, pour éviter de distraire les garçons".

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