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"Nostalgiques" d'un "grand homme humaniste", plusieurs centaines de personnes continuaient d'affluer jeudi soir à l’Élysée pour rendre hommage à Jacques Chirac en signant les livres d'or installés dans le vestibule du Palais, devant une grande photo de l'ancien président disparu.
Dans un silence grave, les visiteurs, Français et étrangers, de tous les âges, faisaient la queue en chuchotant pour entrer dans la Cour d'honneur éclairée de toutes parts, sous des drapeaux en berne.
En file indienne, ils gravissaient les marches du perron pour entrer dans le vestibule d'honneur, gardé par deux gardes républicains et signaient l'un après l'autre les quatre livres d'or, accessibles jusqu'à dimanche.
Beaucoup prenaient le temps de rédiger de longs éloges du président disparu, évoquant sa chaleur humaine et sa stature internationale ou parfois des souvenirs personnels de rencontres avec lui, à l'armée, au Salon de l'Agriculture, au Noël de l’Élysée.
"Salut d'un citoyen à un fervent défenseur des relations franco-africaines", a écrit Pierre Étienne, un ingénieur de 23 ans, venu avec ses amis.
"Jacques Chirac a fait et fait encore la France à l'étranger", a salué un autre visiteur, à côté d'une phrase rédigée en japonais.
"Je rends hommage à un grand homme humaniste et aimant, qui a su mieux que quiconque incarner la France", commentait un autre.
"Je l'ai connu pendant mon service militaire en Algérie en 1957", a raconté un officier venu avec sa décoration, Jean-Michel Casanova, 80 ans, qui a écrit toute une page d'hommage. "J'étais un jeune lieutenant et il m'a appris, plutôt que de m'emmerder le dimanche, à apprendre le français à de jeunes Arabes, en particulier des femmes et des enfants".
"Mon admiration et ma tendresse pour le dernier des grands présidents", a écrit un autre. "Merci pour le combat mené, merci pour cette liberté, merci pour cette bonhomie".
- "Notre enfance" -
Aux côtés des plus âgés, qui l'ont croisé, se tiennent les plus jeunes qui, comme Valentine Giurici, 23 ans et ingénieure, ne savent pas toujours "ce que Jacques Chirac a fait" mais gardent en mémoire "un personnage sympathique et sa caricature des +guignols+ (ancienne émission humoristique, Ndlr)".
"Il a été le premier président qu’on a connu dans notre enfance", confie dans la file d'attente, Rémi Bernard, 24 ans, cadre en banque, "nostalgique" depuis l'annonce de son décès.
"C’est une page qui se tourne", explique encore ému, Pierre Mrozowski, 27 ans, cadre consultant, qui était lui aussi un "enfant quand il était président". "Ce que je n’oublierai jamais c'est son +non+ à la guerre en Irak", se souvient le jeune homme, convaincu que "l’histoire lui a donné raison".
A partir de lundi, ce dispositif d'hommage devrait être installé aux Invalides, a expliqué l’Élysée.