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Il existe des possibilités pour la famille Shawri - les parents et le frère de la jeune Mawda tuée cette semaine à la suite d'une course-poursuite avec la police - de rester au moins trois mois sur le territoire belge, le temps de faire son deuil et de participer à l'enquête, malgré l'ordre de quitter le territoire qui a frappé la trentaine de transmigrants - dont la famille - interceptés jeudi à Maisières à l'occasion de cet événement tragique. "Je voudrais donner quelques informations sur ce qui est possible dans un cadre légal en Belgique. Il existe une possibilité pour les personnes victimes de trafiquants ou de passeurs d'être présentes ou de rester sur le territoire.La famille a la possibilité d'utiliser cet instrument juridique, qui existe en droit. Il y a aussi d'autres possibilités qui peuvent être activées et qui, si elles le sont, seront traitées comme elles doivent être traitées, dans le cadre des règles existantes, et suivant les procédures prévues", a indiqué mardi le premier ministre Charles Michel interrogé en commission de la Chambre.
Un devoir "d'humanité"
En réalité, trois opportunités s'offrent aux avocats de la famille: la régularisation pour circonstances exceptionnelles, l'obtention du statut de victime de la traite des êtres humains ou la procédure classique de demande de protection internationale. Contacté mardi par l'Agence Belga, l'avocat de la famille Shawri, Olivier Stein, a confirmé que, verbalement, il avait été signifié à la famille qu'elle devrait quitter le centre où elle se trouve après les funérailles de l'enfant. Sans trahir le contenu de l'entretien qu'il a eu avec la famille durant une heure et demie, et rappelant son souci du respect des règles, M. Michel a dit sa volonté de "veiller à ce qu'il y ait un parfait devoir d'humanité en ces circonstances dramatiques". La communication du Parquet a, elle, cafouillé au début de l'enquête menée sur ces événements. "Je partage le raisonnement selon lequel une communication correcte est importante pour la sérénité afin de garantir que tout est fait pour trouver la vérité et connaître la réalité de ce qui s'est passé", a dit M. Michel en rappelant son souci du respect de la séparation des pouvoirs. Le premier ministre a également eu quelques mots pour le travail "difficile" des agents de police au regard de l'évolution de la question sécuritaire en Europe.