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Insultes sexuelles, moqueries répétées sur le physique, surnom humiliant, propos graveleux, menottages, placages au sol, enfermement dans une geôle de garde à vue et menace de "taser", claques ou coups de règles sur les fesses, traces de marqueur sur le visage... C'est un véritable calvaire qu'affirme avoir vécu durant plusieurs mois entre 2018 et 2019 au commissariat de Châlons-en-Champagne une jeune femme de 23 ans.
Elle met en cause trois policiers de 39, 35 et 34 ans et un chef de brigade de 46 ans, tous les quatre suspendus de leurs fonctions depuis la révélation des faits en juin.
"C'était de l'humour cru et graveleux, des blagues de potache. Ce n'était ni plus ni moins que de la plaisanterie", s'est défendu l'un des prévenus, assurant avoir lui-même été menotté et "tasé" comme, prétend-il, beaucoup de policiers au cours de leurs premières années de formation.
"C'était un jeu. On s'amusait", a affirmé un deuxième, tandis qu'un troisième a vaguement évoqué "des exagérations et des mensonges" dans les accusations de la victime. Le quatrième policier, chef de la brigade, estime quant à lui que "les faits ont été sortis de leur contexte". "Il n'y a pas eu d'intention de nuire", a-t-il plaidé.
"Je pensais que c'était un bizutage qui n'allait durer que quelques jours", a confié la victime, en pleurs à la barre. Quand la présidente lui demande pourquoi elle avait semblé participé de son plein gré aux "jeux" des policiers, elle répond, entre deux sanglots: "Je voulais juste qu'ils m'aiment".
A l'appui de ses dires, un second adjoint à la sécurité, collègue de la victime, est venu évoquer à son tour "une ambiance de brigade malsaine" et un "schéma très pervers", avant de lancer par deux fois: "la police, ce n'est pas ça!".
Le jugement est attendu le 9 octobre.