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Le déconfinement en Belgique nous permet, dès ce dimanche, d'accueillir chez soi ou d'aller chez quatre personnes. Elles devront rester toujours les mêmes et celles-ci ne pourront pas fréquenter d'autre foyer.
Malgré ce léger assouplissement, les règles de distanciation restent bien en vigueur. D'où cette question de société et de rapports humains: est-ce que le bisou ou le serrage de main, si ancrés en Belgique, vont disparaître de nos habitudes? Nous avons interrogé Jean Van Hemelrijck, invité dans le RTL INFO 19H de ce samedi.
C'est la mise en scène qui va être différente... ce n'est pas l'amour
Le psychothérapeute spécialiste des relations familiales a d'abord rappelé que le serrage de main nous vient d'il y a plusieurs siècles. Lorsque les hommes portaient des armes et qu'il fallait donc montrer à une autre personne qu'on ne représentait pas un danger.
Le spécialiste a ensuite rappelé que la société a déjà évolué et s'est adaptée au fil de l'histoire. "Les grandes catastrophes ont toujours amené les hommes à inventer de nouvelles manières d'être ensemble. Celle-ci va nous amener à réinventer. On ne sait pas très bien. On est devant des énigmes fondamentales, on n'a pas de réponse absolue. Il va falloir qu'on soit créatif et inventif. Mais je crois quelque part qu'il va falloir réinventer la manière d'être aux autres", a expliqué Jean Van Hemelrijck.
Le psychothérapeute a cependant précisé qu'il s'agissait de revoir la "mise en scène", mais pas les relations profondes. "C'est la mise en scène qui va être différente. Ce n'est pas l'intention, ce n'est pas l'amour, ce n'est pas la tendresse, ce n'est pas la loyauté, ce n'est pas la fidélité. Ce n'est pas l'intelligence des hommes qui va être menacée, c'est le théâtre du quotidien. Les relations telles qu'elles sont au travail ou dans la famille vont devoir être réinventées", a-t-il indiqué.
La capacité d'aimer a toujours été une des fonctions premières des hommes
Le spécialiste a précisé qu'avec cette crise, la peur s'est amplifiée dans la société et que le monde extérieur était devenu un lieu perçu comme plus dangereux. "La peur est là, et il va falloir être inventif pour trouver des solutions à ça. Mais la capacité d'aimer a toujours été une des fonctions premières des hommes. Si les hommes ne peuvent pas s'aimer, ils meurent. Donc quelque part, on meurt beaucoup plus d'absence d'amour que du coronavirus. Il va falloir trouver des solutions, et on va les trouver", a ajouté le psychothérapeute.