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La ministre de la Santé, Maggie De Block, espère bien ne jamais devoir réquisitionner des professionnels de la santé pour faire face à la pandémie de covid-19, a-t-elle assuré lundi en commission de la Chambre en réponses à plusieurs députés. La mesure doit être vue comme une forme d'assurance, selon elle.
L'arrêté royal de pouvoirs spéciaux n°16 publié le 4 mai a inquiété le personnel de la santé. Jusqu'à la fin de l'année, il permet à la ministre de la Santé d'ordonner la réquisition de professionnels de ce secteur si la continuité des soins l'exige.
La mesure a provoqué la grogne des représentants des travailleurs. La CNE l'a vivement dénoncée, y voyant même une "déclaration de guerre" à l'égard de personnes en première ligne de la maladie. La ministre a tenu à dissiper les "malentendus" créés par le texte. "C'est comme une assurance incendie: vous la payez mais vous espérez que vous ne devrez jamais vous en servir", a-t-elle expliqué. Une telle mesure avait d'ailleurs été prise en 2009, alors que l'épidémie de grippe A/H1N1 menaçait, mais n'a jamais été appliquée. "C'est pour éviter que les patients doivent se soigner eux-mêmes si on a une deuxième vague ou éviter que des professionnels, épuisés, nous disent qu'ils ne sont plus en mesure d'affronter une deuxième vague", a ajouté Mme De Block. Il reviendra aux gouverneurs de province et aux inspecteurs de l'hygiène d'informer la ministre des problèmes qui se poseraient à un endroit et imposerait une réquisition. Il sera tenu compte du lieu d'habitation de la personne réquisitionnée. "On ne va pas demander à quelqu'un qui habite à Namur d'aller en renfort d'un hôpital à la mer", a-t-elle assuré. Une autre mesure suscite également l'inquiétude du secteur: un arrêté royal publié le même jour autorise en cas d'urgence, également jusqu'à la fin de l'année, des personnes qui ne sont pas de qualification d'infirmier à poser des actes infirmiers moyennant une formation préalable. Là encore, la ministre a assuré qu'elle espérait ne pas devoir y recourir.