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Après des drames comme celui de Strépy-Bracquegnies, les personnes qui le souhaitent peuvent se rendre aux urgences pour avoir une aide de première ligne au niveau psychologique, 24h/24 et 7 jours sur 7, par une équipe de professionnels. "Pour accueillir les personnes qui en ressentent le besoin", explique Charlotte Mauchien, psychologue aux urgences psychiatriques des Cliniques Universitaires Saint-Luc. "Autant les personnes directement impactées que d'autres personnes qui se sentent dans une souffrance par apport ce qu'ils ont vécu ou vu."
Que font les secouristes dans les premières minutes ou les premières heures dans ce genre de cas? "Ce sont d'abord les services de secours qui sont sur place qui vont assurer un soutien psychologique", dit-elle. "C'est très important de ramener les victimes dans une relative réalité car ils viennent de vivre quelque chose d'incroyable. Ils sont souvent dans un état second et c'est très important de les ramener dans quelque chose de plus humains."
Quel rôle pour les psychologues professionnels?
"Souvent, on les voit dans les 24 à 48h", explique Charlotte Mauchien. "Ce qui est très important, c'est de voir quel est leur besoin. Voir comment s'est passé la première nuit, le retour à la maison." A Strépy, on a vu des images de personnes qui tremblaient ou pleuraient? Comment faire pour aider ces victimes? "Être disponible pour laisser parler s'ils le souhaitent mais c'est également important de ne pas forcer les choses", explique la psychologue. "Des personnes préféreront ne pas en parler dans l'immédiat, parler d'autres choses parfois. C'est important de pouvoir les entendre là-dedans aussi. Et puis de pouvoir rester disponibles dans les jours à venir. Mais surtout, ne pas forcer des choses qu'ils ne souhaiteraient pas expliquer."
Accompagner et écouter
Les professionnels ne doivent pas banaliser l'événement mais ils doivent quand même expliquer les symptômes qui risquent de survenir dans les jours à venir. "A ce moment-là, ils peuvent s'y préparer et c'est moins difficile à supporter", dit Charlotte Mauchien. Quels genres de symptômes? "Des cauchemars, des flash-backs, beaucoup d'anxiété, d'irritabilité, des difficultés de concentration,... On peut les informer que ça peut arriver et que ça n'est pas inquiétant."
Faut-il absolument avoir un suivi psychologique?
Pas forcément d'après la psychologue. Selon elle, tout le monde ne va pas développer les mêmes symptômes. "Mais parfois, les personnes ont des difficultés à faire une démarche vers les services d'aide. Il faut les informer que ça existe. Les relancer quelques jours après ou informer les proches."
Le médecin traitant est également un bon relais vers les services d'aide psychologique.