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"Vous faites une grave erreur": quelques tensions devant le cabinet du ministre de la Santé lors d'une manifestation de militants syndicaux

200 militants syndicaux du secteur non-marchand manifestent ce matin devant le cabinet du ministre fédéral de la Santé, afin de rappeler leurs revendications. Des activistes vont se déguiser en ministre et vont recevoir une piqûre symbolique, portant le message "une piqûre de rappel pour les soins de santé".
 

Une piqure de rappel délivrée symboliquement au ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, ce matin, devant son cabinet. Ils seront 200 militants syndicaux du secteur non-marchand : ils veulent rappeler que le manque d'infirmiers et infirmières est criant en Belgique : on parle d'un manque de 25.000 à 30.000 soignants. 

Au CHU de Mont-Godinne, en province de Namur, les services doivent se réorganiser pour faire face au manque de main d’œuvre.

Laurence Tavier est infirmière depuis 32 ans. Dans son service de cardiologie, il a fallu fermer 9 des 35 lits par manque de personnel. Les patients sont transférés dans le service de chirurgie cardiaque voisin : "On se réorganise au jour le jour, on jongle avec l’organisation"

Ce qu’il nous faut, c’est aussi des infirmiers

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Ces décisions ne devraient en principe pas être prises, après la création du Fonds Blouses blanches en 2019 qui devait permettre aux infirmières de pouvoir se concentrer uniquement sur leur travail. "On a engagé plus de soignants, des assistants pharmaceutiques, des assistants logistiques évidemment qui nous aident beaucoup. Ce qu’il nous faut, c’est aussi des infirmiers", pointe Laurence. 

« Là bientôt, il va y avoir la sortie des écoles puisqu’on arrive au mois de juin. Et donc, nous avons des postulants, nous recrutons. Mais, néanmoins pas suffisamment que pour doter nos unités de soins", explique Christelle Vastrade, la directrice du département infirmier à Mont-Godinne.

Pour Laurence, la raison est toute simple : "le travail à l’hôpital pour le moment fait peur. Ce qu’il faut, c’est revaloriser ce travail à l’hôpital pour que les étudiants reviennent travailler chez nous".

Quelques tensions devant le cabinet

Devant le cabinet du ministre, les manifestants ont tenté de rentrer à l'intérieur. Les policiers ont dû intervenir pour les escorter dehors, parfois sous les huées de la foule. Le ministre est ensuite venu pour discuter avec certains d'entre eux. "Vous ne nous écoutez pas", scandait l'un d'entre eux.

"Vos amis policiers ont décidé que nous devions rester sur le trottoir... C'est une erreur majeure d'attendre le nouveau gouvernement pour agir sur le manque de personnel", explique un manifestant. "La santé est importante. Nous nous battons depuis des années contre les mauvaises conditions de travail".

 

 

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