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Votre enfant n’a pas eu les résultats escomptés au CEB? Voici les conseils d’un psychopédagogue pour faire face à la situation

Tous les élèves du primaire et du secondaire ont reçu leurs résultats pour le CEB. Certains doivent repasser des examens ou redoublent. Comment gérer cette situation? Le psychopédagogue Bruno Humbeeck a répondu à nos questions.

Que dire à son enfant s'il n'a pas obtenu les résultats qu'il attendait pour son CEB? "S'il s'y attendait un petit peu, c'est sans doute que son parcours d'apprentissage est relativement chaotique et qu'il ne sait pas où il en est", indique le psychopédagogue Bruno Humbeeck. Il est alors nécessaire de rappeler à l'enfant que l'évaluation est utilisée pour essayer de savoir où il en est de façon à ce que ça ne se reproduise plus cet échec.

"Il y a un petit truc tout simple, c'est considérer l'évaluation", poursuit notre invité. "Il faut que les parents puissent demander et d'avoir accès aux questions. Et puis, faire comme si on avait une armoire dans laquelle on va ranger 'Ce que tu connais', sur lequel on ne reviendra pas, parce que même dans les échecs, il y a une part de choses maîtrisées. Il y a également 'Ce que tu ne connais pas encore suffisamment', c'est-à-dire des connaissances flottantes pour lesquelles il faudra te donner des exercices. Et 'Ce que tu ne comprends pas' pour lequel il faudra se donner les moyens de te le réexpliquer."

Le psychopédagogue conseille d'utiliser cet échec comme une simple étape sur un parcours de réussite.

La culpabilisation 

Si votre enfant ne s'attendait pas du tout à rater son évaluation, c'est peut-être qu'il "manque de lucidité par rapport à l'état de ses connaissances". "Les enfants qui font ce qu'on appelle des attributions externes, c'est-à-dire qui disent 'J'ai pas réussi à cause des examens qui étaient trop compliqués, à cause du prof qui m'en veut...' ont tendance à moins réussir, moins bien réussir, que ceux qui font des attributions internes, c'est-à-dire, 'Je sais que je suis en partie la cause de cet échec'."

Ce qu'il faut alors éviter au maximum, selon Bruno Humbeeck, c'est d'éviter les raccourcis, du type 'Tu as échoué parce que tu n'as pas fait assez d'efforts'. "Il faut savoir que beaucoup d'enfants qui échouent ont fait beaucoup d'efforts, mais des efforts désordonnés", explique-t-il. Il faut alors aider à ranger les connaissances en fonction de leur niveau d'acquisition et améliorer la lucidité de l'élève et éviter qu'il fasse des attributions externes.

L'émotion des parents

Mais comment gérer les émotions que cet échec génère quand on est parent? "C'est vraiment important de savoir qu'effectivement, quand on reçoit les résultats de ses enfants, on vit des émotions. Ça peut être la colère, la tristesse, la peur. Il faut tout faire pour éviter que cette émotion devienne à un moment donné un état d'âme durable, voire un ressentiment qui gâcherait toutes les vacances et qui surtout ne laisserait plus la place pour la joie d'être ensemble."

Pendant les vacances

Il est ainsi promordial de ne pas revenir régulièrement sur l'évaluation et sur l'échec et laisser de la place au vivre ensemble. Bruno Humbeeck conseille également de ne pas tout de suite exiger de l'enfant qu'il se remette au travail. "Ceux qui ont échoué ont aussi droit à des vacances." Il faut se remettre au travail progressivement. "Il faut savoir qu'un enfant, un élève qui vient de subir un échec, n'est pas en état de se remettre tout de suite au travail. Il faut effectivement laisser un petit temps de vacances et un petit temps de vacances partagées pour que la joie d'être ensemble ait toujours sa place."

 

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