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Visiter les cimetières à la Toussaint, une tradition qui se perd? "Faut voir comment les jeunes vont être éduqués..."

Qui fréquentera encore les cimetières dans les années qui viennent ? On a le sentiment que les enfants et les jeunes sont de moins en moins nombreux à s'y rendre. Alors, que vont devenir ces endroits de mémoire? Tentative de réponse, ce mardi matin, à Marche-en-famenne.

Un instant de recueillement devant les tombes le 1ernovembre, cela peut être une tradition pour certains, comme pour Joris et ses parents. Etienne, le père de famille, espère que cette coutume perdurera à travers le temps. "Quand on se trouve dans la tombe, ça n’a plus d’importance pour nous!", sourit-il. Mais, à côté de lui, son fils Joris n’a pas l’intention de casser la tradition: "Il y a beaucoup de choses qui se perdent, des valeurs qui se perdent...", constate-t-il. "Faut voir comment les jeunes vont être éduqués dans la religion ou dans les croyances…"


 

Plus loin dans le cimetière de Marche-en-Famenne, Annick et son époux sont venus visiter la tombe de son papa. Les générations qui la succèdent vont-elles continuer à se déplacer à la Toussaint ? "Je pense que notre fille perpétuera la tradition, mais notre petite-fille… On verra, je l’espère, c’est important", répond Annick. "Le jour de la Toussaint, il y a quand même beaucoup de monde, beaucoup de tombes fleuries", poursuit son époux. "Il y a quand même encore un respect pour nos disparus."

Plus d'incinérations

Mais cette autre visiteuse n’est pas tout à fait d’accord. En cause: le nombre d’incinérations qui augmente. Selon elle, cela joue sur le pèlerinage de la Toussaint. "Y a de plus en plus d’incinérations donc une fois qu’on est incinéré, il y a peut-être moins de moins qui va au cimetière…"


 

Zoé et Ethan, respectivement 18 et 19 ans, ont fait le déplacement pour se recueillir malgré leur jeune âge. Une manière de rendre hommage aux défunts. "Je m’en rends compte une fois que j’ai perdu quelqu’un, ça pourrait devenir une habitude", explique Zoé. Venir voir mon oncle au moins une fois dans l’année, c’est une façon de penser à lui."
Mais Ethan, lui, voit le deuil de manière plus digitale. "Sur les réseaux sociaux, beaucoup font des hommages, tous les ans on poste une photo, une image pour montrer qu’on y pense", analyse le jeune homme. "Y a des gens que ça aide. Ce sont des choses qui se font maintenant." Le recueillement 2.0.


 

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