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Le tribunal de police de Bruges a acquitté, ce lundi, un homme de quarante ans qui conduisait quatre fois le taux d'alcool autorisé dans le sang. Ce dernier a pu prouver qu'il souffrait du syndrome d'auto-brasserie, une maladie intestinale rare responsable d'une production d'alcool dans le corps.
L'homme avait été contrôlé à deux reprises en 2022 avec un taux d'alcool dans le sang trop élevé. Il avait déjà fait l'objet d'une condamnation en 2019. Sa défense a mis en avant la maladie rare dont souffrirait le quadragénaire. "Il s'avère que mon client n'a jamais présenté de symptômes. Il ne pouvait donc pas avoir connaissance de sa maladie", explique Anse Ghesquière, l'avocate de la défense.
Une production d'alcool dans le corps
Ce syndrome se manifeste par une production excessive d'alcool par le corps en raison d'un problème digestif. Une fermentation excessive dans les intestins entraîne en effet la production d'une levure se rapprochant de celle utilisée pour produire la bière. Le tribunal a décidé de laisser un expert se pencher sur la question. Ce dernier a déterminé que le Brugeois souffrait effectivement du syndrome évoqué et que le corps autoproduisait son propre alcool.
Seulement une vingtaine de personnes dans le monde souffrent de ce syndrome. En cause, les glucides comme ceux contenus dans le pain, les pâtes, les fruits ou encore les boissons gazeuses. Ces aliments sont transformés dans les intestins en alcool.
Mon client suit un régime strict
Le parquet avait toutefois demandé à ce que son permis de conduire soit retiré à vie, en raison de la dangerosité induite par la maladie de l'homme. La défense est finalement parvenue à convaincre le juge de ne pas prononcer une telle interdiction, soulignant que son client suivait un régime pauvre en glucides, à même de bloquer le déclenchement du syndrome : "Mon client a son taux d'alcool naturellement plus élevé. Il suit désormais un régime strict, pauvre en glucides, ce qui signifie qu'il n'en produira plus. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra reprendre la route", assure l'avocate.
Maintenant que l'homme est au courant de son syndrome, il devra à l'avenir assumer toute responsabilité en cas de récidive au volant.