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Ce qui s'est passé à Berloz n'est malheureusement pas un cas isolé et les chiffres de la police fédérale le prouvent en dix ans, les violences physiques intra-familiales envers des descendants, et donc des enfants, ont augmenté de 42% en Belgique, sans parler des cas d'infanticides là aussi plus fréquents. Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi y a-t-il de plus en plus d'enfants victimes de violences ?
C'était en juillet dernier, Charlie, deux ans, décède à l'hôpital après avoir été étouffé par son père. À Louvain, en juillet 2023, un homme tue sa compagne et l'un de ses deux enfants de cinq ans avant de se suicider. Le 30 décembre 2022, à Vaudinies, un homme de 43 ans tue son ex-femme avant de se suicider dans sa voiture avec leurs deux enfants. Ce sont des faits d'une extrême violence.
"Les services de police en ont fait une priorité, ce qui explique de premier abord l'augmentation des chiffres, c'est-à-dire qu'il y a une recherche judiciaire qui est plus importante", répond Fabian Lauvaux, avocat. "La deuxième question qui peut se poser, c'est de savoir s'il n'y a pas un estompement de la norme et au final, de savoir si au sein des familles il n'y a pas de plus en plus de violences. Je pense que c'est une deuxième question qui peut tout de même être posée de manière raisonnable", complète-t-il.
L'an dernier, la police fédérale a enregistré 4318 faits de violences physiques intra-familiales envers des descendants. C'est une augmentation de 42% en 10 ans. Au parquet de Charleroi, une cellule a été spécialement mise en place. "L'enfant reste une priorité pour le parquet évidemment", indique Amélie Di Vincenzo, substitut du procureur du roi de Charleroi. "C'est pour ça qu'on a mis en place ces magistrats qui s'occupent de coordonner la protection des enfants et le suivi, les poursuites à l'égard de l'auteur".
La mort apparaît comme la seule solution pour se libérer d'une souffrance qui est devenue intenable.
Pour Emilie Maroit, psychologue, l'augmentation des faits de violences est souvent due à une série de facteurs sociétaux. "Les familles qui sont de plus en plus soumises à toute une série de difficultés, la perte d'un emploi, difficultés financières, difficultés de couple, tous ces éléments génèrent une violence qui est de plus en plus importante. Pour la personne, ce qui se passe, c'est qu'à ce moment-là, c'est vraiment important de se remettre dans le contexte, la mort apparaît comme la seule solution pour se libérer d'une souffrance qui est devenue intenable", précise-t-elle.
La violence au sein des couples est également un facteur important. Cela a un impact direct sur les enfants. En 2023, la police fédérale a recensé près de 23000 faits de violences physiques dans les couples.