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"Il ne savait plus qui il était" : Tom, 17 ans, finit ivre à l’hôpital, une nouvelle solution existe pour les mineurs en difficulté avec l’alcool

C'est un chiffre très interpellant: trois adolescents complètement ivres sont accueillis chaque semaine aux urgences à Anvers. C'est une étude de l'université d'Anvers qui le dit. On est d'ailleurs revenu aux bilans d'avant la période sanitaire. Pour venir en aide à ces jeunes, une nouvelle polyclinique dédiée aux mineurs vient d'ouvrir à Anvers.

La maman de Tom (prénom d’emprunt) a vécu une soirée angoissante. Vers 22h, un ami de son fils de 17 ans lui apprend que les urgences ont du être appelées, car il faisait un coma éthylique. "Notre fils ne savait plus qui il était, qui étaient ses amis", témoigne sa Mia. "Je suis montée dans l'ambulance avec eux et mon fils ne savait pas qui j'étais. C'était très compliqué de le voir comme ça sur le brancard. J'ai dû le rattacher plusieurs fois", se souvient encore sa maman.

"Il était aussi dans le déni et disait 'oui bof, tout le monde boit et ce n'est pas si spécial', mais lors de l'entretien avec le docteur, il a admis que c'était déjà la quatrième fois qu'il s'évanouissait", s'inquiète-t-elle.

D’après ses amis, Tom avait bu toute une bouteille de vin et de la vodka.

Chaque week-end, les hôpitaux anversois accueillent aux urgences, en moyenne, trois adolescents. Le plus jeune n'avait que 11 ans. La consommation moyenne au moment du test est de 10 verres d’alcool.

Une nouvelle polyclinique

Ces jeunes peuvent désormais bénéficier d'un accompagnement à l'hôpital Saint-Augustin, qui a mis en place la première clinique d'alcoologie dédiée spécifiquement aux mineurs à Anvers. C'est pour le moment la seule en Belgique.

"Après six semaines, les jeunes ont une consultation. Elle sert à évaluer la situation et les besoins. Après six mois, ils ont un autre rendez-vous avec le psychologue ou le pédiatre pour voir si la situation s'est améliorer et s'il y a des séquelles à cause de l'abus d'alcool", explique Tine Maes, responsable des soins en psychiatrie de l'enfant, à l'hôpital Saint-Augustin. 

"Nous examinons également les performances d'apprentissage, par exemple", complète la responsable.

Actuellement, huit jeunes sont pris en charge dans cette clinique, dont Tom.

L'objectif est d'étendre ce projet pilote et assurer le suivi de 30 adolescents.

L'approche a fait ses preuves aux Pays-Bas où il y a 12 cliniques de ce type et où le taux de rechute est pratiquement tombé à zéro.

Parfois, cependant, les parents font obstacle, car certains veulent gérer seuls le problème. D'autres ont tendance à minimiser, ce qui retarde la prise en charge de leur enfant.
 

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