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Stéphane, un éleveur de bovins, désabusé face aux difficultés rencontrées dans sa profession: "Cela fait 10-15 ans qu'on tire la sonnette d'alarme"

Les éleveurs de bovins rencontre eux-aussi les mêmes difficultés, et certains se détournent de la profession. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 9 ans, on compte 155 000 bovins de moins en Belgique. Avec, donc à terme, peut-être là aussi une nécessité de s'approvisionner à l'étranger.

S’occuper de ses bêtes, les soigner, pour Stéphane, l’élevage est bien plus qu’un métier. Mais aujourd’hui, ce passionné se dit désabusé. 

"Quand on travaille beaucoup, qu'on investit énormément et qu'on a des revenus très limite, à un moment donné, on s'interroge", confie-t-il. "On nous taxe en plus d'être pollueurs, ça n'aide pas."

Des éleveurs choisissent d’arrêter. Des repreneurs se séparent de l’élevage au profit des cultures. Résultat : le nombre de bovins diminue en Belgique : 155 000 têtes de moins en 9 ans. 

"Cela fait 10-15 ans qu'on tire la sonnette d'alarme. Ce n'est que le début, ça va continuer. Quand on voit tous les collègues qui vont arrêter, le nombre va encore considérablement diminuer", assure Stéphane.

La consommation de viande en baisse, et les charges administratives, s’ajoutent à la liste des facteurs qui expliquent la perte d’attractivité du métier.  C’est en Wallonie que la chute du nombre de bovins est la plus forte. On y compte désormais 1 millions de têtes de bétail. 

"Il est évident qu'on doit se tracasser pour savoir ce qu'on mangera demain comme viande. Il va falloir se fournir en viande et s'il faut se fournir en viande en dehors de notre agriculture local, ça a aussi un impact sur le climat, un impact sur l'environnement, sur les normes sociales et sur la qualité de la viande", indique Marianne Streel, la présidente de la fédération wallonne de l'agriculture.

Pour un kilo de viande de haute qualité, l’éleveur perçoit aujourd’hui 6 euros 30. Il faut augmenter ce montant estime la fédération wallonne de l’agriculture pour sauver la profession.

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