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Près d'une centaine d'agriculteurs manifestent à Bruxelles ce mercredi: voici ce qu'ils réclament

Des dizaines d'agriculteurs de la Fugea, "et ses alliés", manifestent ce mercredi dans le quartier européen à Bruxelles pour protester contre l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, marché commun d'une poignée de pays d'Amérique latine, dont le Brésil et l'Argentine. Selon eux, cet accord menace les exploitations agricoles européennes en encourageant une concurrence déloyale.

Environ 80 agriculteurs belges et européens se sont mobilisés ce mercredi dans le quartier européen de Bruxelles pour protester contre le futur accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, qui regroupe le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, le Paraguay et la Bolivie. À l'initiative de la Fédération unie de Groupements d'Éleveurs et d'Agriculteurs (Fugea), ils ont exprimé leurs inquiétudes face aux conséquences de cet accord pour leur secteur, et plus spécifiquement pour l'élevage de viande bovine.

Une concurrence jugée "déloyale"

Le syndicat s'oppose notamment à la "concurrence déloyale" induite par cet accord, en particulier sur les importations de viande bovine. "Les normes sont largement inférieures (à celles en vigueur dans l'UE, NDLR), la viande arrive à bas coût et tire les prix du marché vers le bas" fustigent les organisations. "Elles encouragent la production de viande industrielle au Brésil et entraînent ainsi une déforestation massive", ajoutent-elles. 

Hugues Falys, porte-parole de la Fugea, a rappelé les contradictions de l'Union européenne dans ses choix économiques et écologiques : "C'est l'heure de choisir entre Green Deal ou libre-échange sans foi ni loi. Nos agriculteurs ne peuvent être soumis à des injonctions contradictoires les sommant de respecter des standards de production plus élevés, tout en étant concurrentiels avec des productions encadrées par des normes plus laxistes". Il a appelé l'Europe à "sortir de ses incohérences schizophréniques" et à fournir aux agriculteurs les moyens nécessaires pour préserver leurs exploitations et leur transition écologique.

On a déjà du mal à en vivre

Vincent Delobel, agriculteur présent sur place, a exprimé ses préoccupations quant aux effets de ce traité sur les prix pratiqués dans la filière bovine : "Le traité de libre-échange menace vraiment les prix, notamment celui de la viande payée à nos producteurs qui sont déjà très bas. On a déjà du mal à en vivre et on craint qu'élargir encore plus le marché va encore faire baisser les prix et diminuer notre pouvoir de négociation."

Il a rappelé qu’une mobilisation similaire avait eu lieu l’année passée, pour réclamer une amélioration des conditions de revenus et la durabilité de leur métier, en particulier pour les jeunes agriculteurs. "Très peu de ces demandes ont été écoutées et, au contraire, cette signature potentielle n'est en fait qu'un tour de vis supplémentaire dans la mauvaise direction", a-t-il déploré.

Outre les agriculteurs belges, plusieurs manifestants européens, ainsi que des membres de la coalition StopUE-Mercosur et du Réseau de Soutien à l'Agriculture Paysanne (RéSAP), ont pris part au rassemblement. Plusieurs eurodéputés étaient également présents, dont Saskia Bricmont (Ecolo), Benoit Cassart (MR) et Martine Aubry du Parti socialiste français (PS).

 

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