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En novembre dernier, des taux élevés de PFAS ont été détectés dans l'eau du robinet à Chièvres, provoquant des inquiétudes. Plus de 1800 prises de sang ont été réalisées en janvier pour mesurer l'impact sur la santé des habitants. Les résultats, attendus après les élections, suscitent des demandes de transparence et des débats sur les effets de ces substances chimiques persistantes et nocives.
En novembre dernier, des taux élevés de pollution aux PFAS ont été détectés dans l'eau du robinet de certaines zones de Belgique, y compris à Chièvres, près de Mons. Ces substances chimiques nocives ont également été retrouvées dans les fruits et légumes, les œufs et autres produits de la production locale.
En janvier dernier, 1.800 prises de sang ont été réalisées dans la région de Chièvres, province du Hainaut, pour contrôler la quantité de PFAS (substances chimiques) dans le sang des habitants.
La ministre de l'Environnement, Céline Tellier, a annoncé que les résultats seraient communiqués dans la deuxième quinzaine de juin, soit après les élections.
Mais François Desquesnes, chef de groupe des Engagés au Parlement Wallon, a demandé une réunion d'urgence de la commission de l'environnement, prévue mardi, pour faire la lumière sur ces résultats
Qu'est-ce que les PFAS ?
Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkyles) sont des composés synthétiques connus pour leur résistance à la chaleur, à l'eau et à l'huile.
Utilisés depuis des décennies dans divers produits de consommation et industriels, ils sont souvent appelés "produits chimiques éternels" en raison de leur persistance dans l'environnement.
On les retrouve dans les emballages alimentaires, les vêtements techniques, les cosmétiques, les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les mousses extinctrices, les pesticides, les produits électroniques, les peintures et les lubrifiants.
Effets des PFAS sur la santé
Les PFAS sont particulièrement préoccupants en raison de leur capacité à s'accumuler dans la chaîne alimentaire, posant des risques d'exposition à long terme via l'eau et les aliments contaminés.
Les effets sur la santé incluent :
- Perturbation de la thyroïde : Les PFAS peuvent affecter les systèmes hormonaux thyroïdiens, perturbant le métabolisme et la santé cardiovasculaire.
- Reproduction et développement : L'exposition aux PFAS est liée à une baisse de la fertilité, au diabète gestationnel, à la prééclampsie et au retard de croissance fœtale. Elle peut également causer l'obésité infantile et des problèmes de comportement chez les enfants.
- Système immunitaire : Les PFAS peuvent altérer la fonction immunitaire, augmenter le cholestérol et réduire l'efficacité des vaccins chez les enfants.
- Cancer et troubles métaboliques : L'exposition est associée à certains cancers (reins, testicules, seins) et à des troubles métaboliques tels que la dyslipidémie.
- Stress oxydatif : Les PFAS induisent un stress oxydatif, causant des dommages cellulaires.
Normes et recommandations
Pour réduire l'exposition, le Conseil recommande des limites spécifiques : une concentration maximale de 4 nanogrammes par litre pour la somme de quatre PFAS courants et de 13 microgrammes par litre pour le perchlorate.
Pour les enfants, une limite de 2 microgrammes de perchlorate par litre d'eau est suggérée.
L'exposition aux PFAS provient de diverses sources : produits de consommation, eau potable contaminée, alimentation, air intérieur, exposition professionnelle et transfert transplacentaire.
Les sources spécifiques incluent les bases militaires, les produits de la mer, la viande, les œufs, les produits laitiers, les fruits et légumes, les textiles, les mousses et les revêtements antiadhésifs.
La persistance des PFAS dans l'environnement et leur capacité à s'accumuler dans les organismes vivants en font une préoccupation majeure de santé publique.