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Oxfam nourrit de grandes attentes du sommet international sur le cacao (World Cocoa Conference) qui se tient jusqu'à mercredi à Bruxelles. L'Organisation internationale du cacao (ICCO) a en effet intitulé cette cinquième édition "Payer plus pour un cacao durable". Distribuant aux passants du chocolat produit par une coopérative ghanéenne, une dizaine de militants d'Oxfam ont appelé lundi matin les parties prenantes à concrétiser cette requête émise depuis de nombreuses années par l'ONG.
Dans un contexte où le cours du cacao s'est envolé ces dernières semaines pour dépasser le cap des 11.000 dollars la tonne, les géants du chocolat ne se sont pas privés pour augmenter le prix à l'égard des consommateurs. Une manoeuvre qui n'est pas passée inaperçue chez Oxfam qui relève que pendant des années, ces groupes industriels ont refusé de verser un prix correct aux agriculteurs.
Pour l'association, ce manque de reconnaissance financière n'est pas étranger au mauvais état des cultures actuel et donc à la flambée du prix de la matière première du chocolat. "Cette envolée aurait pu être évitée si les entreprises avaient payé un prix équitable aux agriculteurs et les avaient aidés à rendre leurs exploitations plus résistantes aux conditions météorologiques extrêmes", analyse Bart Van Besien, chargé de plaidoyer chez Oxfam Belgique et expert de la filière cacao.
Selon Oxfam, les quatre plus gros acteurs du chocolat dans le monde (Hershey, Lindt, Mondelez et Nestlé) ont engrangé quelque 6 milliards de dollars de bénéfices l'an dernier dont la plupart sont reversés aux actionnaires.
Le sommet qui s'est ouvert dimanche dans la capitale pourrait changer la donne, espère M. Van Besien. "L'action d'aujourd'hui doit donner le ton et exercer une certaine pression sur les acteurs présents. Jusqu'ici, très peu d'entreprises chocolatières paient correctement les producteurs. Nous voulons des engagements concrets."