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Nouvel An: des branchages garnis de baies rouges aux "dringuelles", quelle est l'origine des étrennes?

Vous avez peut-être donné ces derniers jours à vos enfants ou petits-enfants une enveloppe avec un billet ou quelques pièces. Les étrennes - ou encore la dringuelle pour certains - c'est une tradition en ce début d'année. Mais d'où vient-elle ? 

Les étrennes sont une tradition qui remonte à très (très) longtemps : il faut faire un bond de 2.500 ans dans le passé pour retrouver son origine. "Il y a eu un premier cas où à l'époque de Romulus et Rémus, les fondateurs de Rome, un cadeau a été fait en branchage, venant d'un bois sacré consacré à la déesse Strena.", explique Geneviève Lacroix, historienne des traditions. 

Strena deviendra au fil du temps "étrenne" et le branchage, offert à Romulus et Rémus, se répandra dans toute la Rome antique, signe de bonheur et d'espérance. "On faisait entrer des branchages dans les maisons, des branchages avec des petites baies rouges", ajoute l'historienne. 

Cette tradition prenait probablement déjà place en plein hiver : "Comme on est au creux du solstice, dans le festival des Saturnales (les fêtes en l'hommage au dieu Saturne), on avait déjà cette idée de faire des vœux pour relancer l'énergie de la nature". C'était en même temps "un moment pour payer ses dettes, présenter ses excuses à tous les gens qu'on a un petit peu bousculé au fil de l'année, apporter des petits gâteaux et des petites friandises. (...) On apportait ça aux gens qu'on connaît, aux gens qu'on aime, et petit à petit, ça s'est transformé au fil du temps en enveloppe avec de l'argent". 

À travers les siècles, ces branchages se transformeront donc en argent. Encore aujourd'hui, ceci est symbole de chance : "De l'argent, c'est de l'énergie positive, durable et mise de côté. C'est l'idée du don et de la vitalité. Les gâteaux, les fruits, les friandises, il faut les manger alors que l'argent peut servir un peu plus tard". 

"Ces traditions perdurent tant qu'on leur trouve du sens. Si des choses se banalisent et deviennent ternes, elles vont très vite s'éteindre. Mieux on connaît les traditions, mieux on connaît leur sens, plus on peut choisir de les prolonger ou de prendre des distances, mais au moins, on saura pourquoi", conclu Geneviève Lacroix. Offrir un billet début janvier est donc un geste qui a survécu à des siècles d'histoire. 

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