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Le Belge est le plus gros consommateur européen de somnifères: "Le contexte actuel est particulièrement stressant, ça joue"

L'année dernière, un Belge sur cinq s'est vu prescrire des somnifères ou des anxiolytiques. Une consommation de baisse d'environ 17%, mais qui reste préoccupante. La Belgique est toujours le plus gros consommateur en Europe.

2,1 millions. C'est le nombre de Belges qui ont consommé des somnifères ou des psychotropes. C'est énorme, mais c'est moins qu'avant. Dans son cabinet, Jean-François André, médecin généraliste, a récemment constaté un changement d'attitude face à ces molécules: "Des patients qui hésitent quand on leur propose des benzodiazépines. Toutes les campagnes et la presse qui parlent des benzos de façon un peu négative, à juste titre, cela a un impact sur la façon dont les patients voient ce type de traitement."

Ces produits sont efficaces contre l'anxiété pour retrouver le sommeil. Revers de la médaille: en 15 jours seulement, l'addiction s'installe. À long terme, ces substances entraînent des pertes de mémoire, des difficultés à conduire, une dégradation de la fonction régénératrice du sommeil.

"Ce sont des produits qui sont, au départ, conçus pour un usage à court terme, plusieurs semaines, pour faire passer un cap difficile à une personne à la suite d'un deuil, une perte d'emploi, une situation stressante", explique Farhad Baharloo, responsable de l'unité du sommeil au CHR de la Citadelle.

Après 6 à 8 semaines de traitement, arrêter devient compliqué. Comme alternative, les médecins proposent la thérapie comportementale, la relaxation, une bonne hygiène de vie.

"Se donner des plages et des périodes pendant lesquelles on peut essayer d'apaiser un peu. Mais c'est clair que le contexte actuel est aussi un contexte qui est particulièrement stressant, donc ça joue aussi", avance Jean-François André. Ce médecin estime que les gens stressés représentent "60 à 70%" de la patientèle de son cabinet.

En diminuant les doses très progressivement, il y a moyen de s'en sortir. Le sevrage dépend des patients, il peut durer un an.

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