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La bande d'arrêt d'urgence, pas tant utilisée pour les urgences: "C'est un grand danger"

D'après un constat de l'Agence wallonne pour la sécurité routière : un conducteur wallon sur trois s'est déjà arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence... Mais pas toujours pour une bonne raison. Son enquête révèle en effet que 33 % des conducteurs qui s'y arrêtent le font pour des raisons injustifiées. Cela est pourtant interdit. L’Agence lance donc une campagne pour sensibiliser les automobilistes. 

Ce policier de la route est à son poste depuis 35 ans. D'après son expérience, la bande d'arrêt d'urgence est fréquemment utilisée pour des situations qui n'en sont pas. "On a à peu près un accident par jour de camions avec des absorbeurs de choc", indique Francis Van Kerkhoven, premier commissaire de la police fédérale de la route de Daussoulx. 

Parmi les raisons injustifiées pour s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence : 

  • Uriner, pour 11 % des usagers, 
  • Regarder le GPS, pour 13 % d'entre eux, 
  • Les appels, pour 10 % d'entre eux, 
  • Et 3 % s'arrêtent pour y faire une sieste.

Comme son nom l'indique, l'espace est réservé aux urgences et aux pannes. Mais dans 33 % des cas, ce n'est pas le cas. "Grand danger, si on s'arrête sur la bande d'arrêt d'urgence, il y a un gros risque de se faire percuter par des véhicules à 120 km/heure. Surtout si on est à pied, on se fait vraiment frôler par ces véhicules. On dit en général que la durée de survie d'un piéton sur la bande d'arrêt d'urgence, elle ne dépasse pas 20 minutes.", déclare Belinda Demattia, porte-parole de l'Agence wallonne pour la sécurité routière.

On ne veut pas être responsable d'un accident 

Jérôme, avec ses 60 000 km par an, roule souvent en convoi exceptionnel. Il regrette que des chauffards l'utilisent pour gagner du temps. "Nous, utilisateurs, en arrivant à pleine vitesse sur le côté, avec des véhicules un peu gros, c'est toujours très dangereux. On a peur que quelqu'un sorte, ouvre une porte. Et on n'a pas envie d'être forcément responsable d'un accident."

L'accès est réglementé, l'usage aussi. Les feux de détresse sont la base. Il faut se placer derrière la glissière de sécurité. Seuls 34% des Wallons disent suivre ces règles. "Il y en a qui s'arrêtent sans forcément les équipements de sécurité obligatoires. Soit le triangle, soit les gilets ou des choses comme ça. Soit, il y en a qui l'utilisent pour doubler quand il y a des bouchons.", déclare un usager de la route.

Jusqu'à 174 euros d'amende

Un conducteur sur dix avoue l'avoir déjà empruntée pour aller atteindre la sortie plus vite. Un abus et une double infraction. "La première infraction, on va dire, qui est la plus modérée, c'est une infraction du deuxième degré. C'est le fait de mettre un véhicule à l'arrêt ou en stationnement sur la bande d'arrêt d'urgence. Deuxième infraction, qui est une infraction de 30 degrés. Là, on est à 174 euros et là, c'est lorsque l'on emprunte, on circule sur la bande d'arrêt d'urgence alors qu'on n'y est pas autorisé.", explique Francis Van Kerkhoven. 

Place aux véhicules de secours, aux dépanneuses et aux vraies urgences. En cas de crevaison, il est déconseillé de réparer soi-même. Mieux vaut appeler le 101 qui enverra un dépanneur agréé.

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