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Journée de lutte contre l'homophobie: Pascal raconte "l'acharnement" dont il a été victime de la part de 4 jeunes qui voulaient "casser du pédé"

Des préjugés, des insultes et des propos haineux, c'est encore le quotidien des personnes LGBTQIA+ (Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Trans, Queer et Intersexe et Asexuel·le). L'occasion en cette journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie de faire la lumière sur une réalité. 

L'année passée, Unia a enregistré 137 dossiers relatifs à l'orientation sexuelle, dont près de la moitié concerne de la violence physique. C'est le plus haut pourcentage depuis cinq ans. 57 dossiers portent sur des discours de haine. Unia demande une révision de l'article 150 de la Constitution, relatif aux délits de presse, afin que les auteurs de tels messages soient poursuivis en correctionnelle. Cette violence s'exerce notamment en bande organisée. 

Pascal a été agressé en 2019, à Liège par quatre jeunes, âgés de 13 à 19 ans. "J'ai fait le tour du parc et à un moment donné, je me suis retrouvé avec quatre jeunes derrière moi : un qui m'a donné un coup de pied au niveau du dos, je suis tombé sur les escaliers en pierre, et l'acharnement a commencé", se souvient-il. 

Une agression qui a mené à une incapacité de travail de six mois et il garde encore des séquelles aujourd'hui : "J'ai par moments des pertes de mémoire, parce que j'ai eu une fracture du crâne", raconte-t-il. 

"Ils n'étaient pas là pour ma voiture, ils étaient là pour casser du pédé. D'ailleurs, dans leurs paroles, c'est sorti quelques fois, explique encore Pascal. Les coups de pied que j'ai reçus, que ce soit dans les cuisses, dans le thorax, le coup de pied dans le dos et le coup de poing américain dans le visage. Ils m'ont roué de coups et je ne sais même pas combien de temps ça a duré parce que je suis tombé dans les pommes"

Patrick Charlier, directeur d'Unia, constate que l'homophobie est relativement stable en Belgique, mais que la violence est de plus en plus importante. "On voit un nombre de violences, d'agressions, coups et blessures, important. On le voit aussi aujourd'hui, il y a des formes de réactions violentes par rapport à toutes les campagnes qui sont menées. Il y a quelque chose de paradoxal, c'est que les études montrent que globalement, la tolérance vis-à-vis de l'homosexualité dans la population est en augmentation, mais il y a quelques poches de résistance qui s'expriment de manière extrêmement forte à travers des discours ou des actes de haine", explique-t-il. 

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