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"J'ai détesté": dans les souvenirs d'Andrée, septuagénaire, les colonies de vacances ce n'était pas vraiment la joie

Ils s'appellent Bernard, Daniel, Marie-France, Nicole... Ils sont douze au total, âgés de 65 à 95 ans, et ils ont tous accepté d'évoquer leurs meilleurs souvenirs de vacances. De 1935 à aujourd'hui, de Blankenberge à Rochehaut en passant par Cannes, Rome, la Grèce et le Portugal, Bérengère Devos nous emmène en voyage à travers un autre siècle.

Dans la chanson de Pierre Perret, les colonies de vacances, ça donne plutôt envie. Nous sommes dans les années 60, elles deviennent très populaires, organisées souvent par des comités d'entreprise, des mutuelles, des associations.

Ça sent bon, la joie, les bêtises et les souvenirs qu'on garde précieusement, mais ça ne s'est pas passé comme ça pour tout le monde: "J'ai détesté ces colonies de vacances avec la mutuelle. Je n'aimais pas le truc où on sort tous en même temps, on se met en ligne… Et donc, quand je suis rentrée, il paraît que j'ai dit à mes parents 'je veux bien aller au pensionnat jusqu'à la fin de mes jours, mais plus jamais en colonie de vacances'."

"Moi, je suis allée en colonie une seule fois, et en colonie, on pouvait aller dans l'eau, mais on y allait tous ensemble. Une cinquantaine d'enfants, on prenait 3-4 groupes ensemble, les moniteurs se mettaient en carré avec une grande corde et on jouait dans l'eau au milieu de la corde. Vous imaginez, moi qui nageais depuis l'âge de 7 ans, devoir me balader debout comme ça dans l'eau. Je suis revenue malade, avec 39,5 de température et j'ai dit, je ne veux plus jamais aller en colonie", se souvient Andrée.

Bernard, lui, ne partait jamais en vacances avec ses parents, ceux-ci l'envoyaient donc en colonie, c'est d'ailleurs à cette occasion qu'il voit la mer pour la première fois. "À Nieuwpoort", précise-t-il. Un souvenir inoubliable, même si teinté de certains moments plus tristes.

Il raconte: "Il y avait une journée par exemple un peu triste, c'était la visite des parents, mais tous les parents n'y venaient pas. On attendait, et si on ne les voyait pas, on était tristes." Et les siens ne venaient "pas à chaque fois", confie-t-il.

Alain, lui, n'a pas été en colonie, mais en camp scout. Le début pour lui de la liberté et des vraies vacances, loin des parents et des destinations plus traditionnelles: "On partait à vélo, on allait jusqu'à Roisin, si je me souviens bien, près d'une rivière, et on avait fait des radeaux. C'est vraiment toute une expédition pour des petits citadins. Et puis, c'était l'ancien système pionnier, donc on devait faire des projets, des projets de comment faire un radeau, parce qu'il fallait qu'il tienne, donc je trouvais que c'était pas mal."

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