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Interdiction des piquets de grève devant les magasins Delhaize: une délégation syndicale conteste la décision au tribunal

La chambre des référés du tribunal de première instance de Mons rendra un jugement, le 24 mai, dans le cadre du litige qui oppose le groupe Delhaize aux syndicats, à la suite de la décision de Delhaize de franchiser 128 magasins et de licencier 280 personnes.

Lundi, une importante délégation syndicale s'est déplacée au palais de justice de Mons afin de contester l'ordonnance de justice interdisant les piquets de grève devant les magasins Delhaize dans la province, sous peine d'astreintes. "Les deux premières ordonnances, c'est unilatéralement. Nous n'avions pas droit au chapitre", dit Alain Doelens secrétaire permanent au SETCa Charleroi. 

Elisabeth Lovecchio, Permanente CNE, est sur la même longueur d'onde. "C'est la pire des méthodes car le juge n'a entendu qu'un seul son de cloche. Celui de Delhaize", dit-elle.

Pour les organisations syndicales et leurs avocates, le litige qui oppose travailleurs et direction de Delhaize est un conflit collectif qui doit être examiné en commission paritaire et non au tribunal. "On déplore le fait que Delhaize utilise énormément d'instruments juridiques pour pouvoir ne pas venir à la table des négociations pour trouver un accord qui convient à son personnel", affirme Hind Riad, avocate de permanents syndicaux.

"Une question de respect du droit de grève"

Les syndicats considèrent que ce sont des manœuvres d'intimidation bafouant le droit de grève et que ça va plus loin que le cas de Delhaize. "Si ce genre d'ordonnances devait rester, ça serait un précédent extrêmement grave pour tous les gens qui font grève un jour dans leur vie", affirme Myriam Delmée, présidente du SETCa. "C'est une question de respect du droit fondamental qu'est la grève."

La marque au lion considère que cette mesure a été prise en raison de risques de débordements devant ses magasins. Pour ses avocats, ces mouvements de grève ont porté atteinte à sa liberté de commerce et d'industrie et sont contraires au droit du travail.  

 

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