Des rues envahies par la circulation qui retrouvent leur quiétude grâce à des caméras vigilantes, c'est ce qu'ont mis en place plusieurs communes, principalement dans les environs de Bruxelles. Mais ça ne plaît pas à tout le monde.
"Ma fille est passée plusieurs fois à Dilbeek où il y a ce fameux panneau C3 et a reçu 3 amendes de 58 €", nous écrit Nunziata. "Nous avons reçu une amende de 58 euros car nous avons emprunté la Berchemstraat", "Pour le moment, je n'ai reçu qu'une seule amende, mais je crains d'avoir des surprises comme beaucoup d'autres automobilistes", rapportent d'autres témoins via notre bouton orange Alertez-nous.
Le point commun entre tous ces messages, c'est ce qui est reproché à leurs auteurs. Ils sont tous passés, de manière volontaire ou non, dans des rues dans lesquelles ils ne pouvaient pas se trouver.

Depuis un an, la commune de Dilbeek a fait installer des caméras à l'entrée de certaines rues de quartiers résidentiels. Des panneaux accompagnent ces caméras afin d'avertir les automobilistes : vous ne pouvez pas passer aux heures de pointe, si vous n'êtes pas riverains. Les rues Berchemstraat, Thaborstraat et De Bergen sont interdites à la circulation non-riveraine durant les heures de pointe, soit de 6h30 à 9h30 et de 15h30 à 19h, comme indiqué sur le site de la commune.
Dilbeek n'est pas la seule commune à avoir installé ce système. Celle de Kortenberg en a fait installer depuis cinq ans déjà et le résultat est implacable, comme le révèle un habitant de la rue. "Entre 8h et 9h30, il y avait beaucoup de trafic. La chaussée de Louvain est complètement bouchée le matin et les gens passaient par ici. Ça accélérait fort juste devant chez moi. Maintenant, il n'y a presque personne", constate-t-il, ravi.

La présence de ces panneaux se multiplie dans les communes des alentours de Bruxelles qui sont traversées par les navetteurs aux heures de pointe. "Les rues qui sont concernées ne sont pas faites pour recevoir des centaines de voitures", explique Benoit Godart, porte parole de Vias, l'institut en charge de la sécurité routière. "Ça pose des problèmes de sécurité routière parce que dans ces rues-là, il y a des piétons et des cyclistes qui sont mis en danger directement. Ça pose aussi des problèmes en termes de mobilité parce qu'à force de recevoir des centaines de voitures tous les jours, ces rues deviennent embouteillées également."
Avec ces caméras, les habitants des rues concernées ont enfin retrouvé la tranquillité de leur quartier, et tant pis si les automobilistes doivent faire un détour ou patienter dans les bouchons.
Au-delà des prunes qui pleuvent pour renflouer les caisses de l'état, tout cela est extrêmement discriminatoire.
Jef Trompette