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Des boîtes à tartines manquantes ou peu remplies: un enfant sur 10 sauterait au moins un repas

Un enfant sur dix sauterait au moins un repas chez nous. Ces chiffres sont issus d'une fondation qui lutte contre la précarité infantile. Cette précarité se vérifie parfois dans les classes, où les élèves viennent sans boîte à tartines ou avec une boîte à peine remplie.

Dans leur boite à tartines, les élèves ont l'habitude de retrouver des tartines, une mandarine ou un sandwich, … quand tout va bien.

À l'école Saint-Martin de Seraing, tous les jours, des enfants arrivent sans rien à manger. Dans ce cas-là, la secrétaire appelle les parents pour vérifier si c'est un oubli. "Si les parents répondent positivement, ils apportent le plus vite possible le dîner. Sinon, on se débrouille. C'est l'entraide entre les enfants, ils partagent leurs tartines", indique Fabienne Rutilo, la directrice de l'école.

Pour les enseignants et les accueillants extra-scolaires, il est impossible de bien gérer une journée sans avoir de réserves. "L'école participe. Moi aussi. Je fais des courses et je me dis 'ça les enfants de garderie aiment bien', donc je leur prends", admet Tiphanie Kotnik, accueillante extra-scolaire. "On aime bien les enfants, donc on ne peut pas les laisser comme ça".

À partir de la 3e année, fini les repas chauds 

Dans le quartier, beaucoup de familles sont précarisées. Grâce à son statut d'encadrement différencié, l'école a pu obtenir des subsides spéciaux. De la première maternelle à la deuxième primaire, tous les enfants reçoivent un repas chaud gratuit. "Ça leur permet de goûter différentes choses, de manger tous les jours à midi un bon repas avec de la soupe et un dessert. C'est assez bien accueilli", se réjouit leur enseignante, Élodie Louis.

À partir de la troisième année, fini les repas chauds. Les enfants amènent, en principe, leur boite à tartines. La collation de 10h est souvent leur premier repas de la journée. "Une moitié des élèves vient sans avoir déjeuné", déplore François-Denis Notte, instituteur de 5ème primaire. "Du coup, à l'école, on fait pas mal d'activités en rapport avec l'alimentation équilibrée", ajoute-t-il. 

Ça fait peur

Pour manger équilibré, encore faut-il en avoir les moyens. Un enfant sur dix saute au moins un repas par jour. Dans cette école, ce chiffre n'a rien de surprenant. "Ça fait peur, parce qu'on se dit qu'avec tout ce qu'on entend, j'ai peur que ce chiffre augmente", s'inquiète la directrice Fabienne Rutilo.

À l'école Saint-Martin, les repas chauds sont garantis pour un an. Le renouvellement des subsides n'est pas automatique.

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