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Voici une affaire qui fait grand bruit en Flandre. Le week-end dernier, une famille entière a perdu la vie dans un accident de la route. L’homme qui a provoqué la colision avait déjà été condamné 14 fois au tribunal de police. On apprend aujourd’hui qu'il était encore déchu de son droit de conduire. La question se pose alors : que faire de ces chauffards multirécidivistes ?
Il est une heure du matin dans la nuit de samedi à dimanche lorsqu'un accident violent se produit. Le conducteur, en état d'ébriété, percute à grande vitesse l'arrière d'une voiture familiale. Il cause la mort d'une petite fille de 8 ans et de ses parents âgés de 29 et 30 ans. L'homme avait pourtant déjà été condamné 14 fois.
"Nous nous trouvons dans une position particulièrement délicate. Nous insistons sur l'application correcte des règles et nous constatons ici qu'effectivement un certain nombre de règles n'ont pas été respectées", explique Tom Janssens, porte-parole du parquet de Flandre Occidentale.
Selon les estimations de Vias, l'institut belge de sécurité routière, 100 000 personnes roulent sans permis, la faute à notre système pénal. "Vous pouvez par exemple rouler tous les jours avec une alcoolémie de 0,7 pour 1000, tous les jours vous faire contrôler ou tous les jours commettre un gros excès de vitesse sur l'autoroute. Vous pouvez alors payez votre perception immédiate et ne jamais être inquiété outre mesure parce qu'il n'y a personne qui, à un moment donné ou un autre, tire la sonnette d'alarme et envoie ce conducteur devant le tribunal", note Benoit Godart, porte-parole de l'Institut.
Pierre-Alexandre Napoli, avocat, a même déjà vu bien pire : un multirécidiviste condamné 30 fois. Pour lui, la solution la plus efficace est la sensibilisation, notamment via les formations proposées par l'institut Vias. "À mon estime, les sanctions qui sont les plus sévères ne permettent pas d'endiguer le risque de récidive. On le voit, on le constate dans les dossiers : les personnes ayant des longs casiers judiciaires, des condamnations très importantes, commettent de nouveaux faits. Personnellement, je n'ai pas encore rencontré de personnes qui, ayant suivi une formation, a commis de nouveaux faits. Je pense qu'en tout cas, ça permet de sensibiliser aussi les personnes", dit-il.
Les multirécidivistes s'exposent tout de même à de lourdes sanctions, amendes salées, déchéances du droit de conduire à vie, voire même la prison.