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L'inquiétude aussi des responsables de l'ASBL "Terre" qui gère la plupart des bulles à vêtements en Wallonie. Le problème qui n'est pas neuf, mais qui s'intensifie. Certaines personnes n'y déposent pas seulement des vêtements, mais aussi toute sortes de déchets qu'il faut ensuite trier et évacuer. Résultat, la rentabilité du projet est en baisse et la survie de l'ASBL est en danger.
En Wallonie, il y a 2500 bulles à vêtements comme celle-ci. Lorsqu'elles sont vidées, à la main, un premier tri est fait. Du gazon tondu dans un des sacs, malheureusement rien de surprenant. Un deuxième tri est opéré à l'ASBL Terre. "Par exemple, ici, c'est un camion qui vient de la collecte d'hier. On entend déjà que dedans, ce n'est pas du textile et donc si vous l'ouvrez, c'est clairement des déchets ménagers, on a du PMC, on a des bouts de verre qui en plus vont mettre, si ça passe sur le tapis de tri, ça peut blesser les trieurs", explique Simon Lepage, responsable d'un centre de tri. Il ajoute : "Tous les déchets qui finissent au centre de tri terminent ici et donc on en remplit quatre comme ici derrière moi par semaine".
L'ASBL dans le rouge
L'ASBL Terre récolte en Wallonie dans ses bulles 19 000 tonnes chaque année. 12 % vont dans des magasins de seconde main, 35 % partent en Afrique, 37 % alimentent des filières de recyclage de tissus, 16 % sont des déchets et ce dernier pourcentage augmente sans cesse. Le traitement de ces déchets est à la charge de l'ASBL. Du coup, depuis deux ans, Terre perd un million d'euros chaque année. "Nous sommes dans le rouge. Ces déchets ne nous permettent pas de nous concentrer vraiment sur notre activité qui est de créer de l'emploi pour des personnes éloignées du marché du travail", poursuit le responsable du centre de tri.
On a vraiment tout eu.
Terre emploie 270 personnes. Fabienne y travaille depuis 35 ans. Elle est dans la troisième ligne de tri. Elle aussi voit passer toutes sortes de déchets. "Que ce soit de la litière de chat, des langes d'enfants usagés, des langes de personnes âgées usagés, on a eu des chiots morts aussi, des serpents vivants, donc on a vraiment tout eu. Je trouve que pour moi et mes collègues, c'est vraiment un manque de respect".
Aux déchets dans les bulles à vêtements, il faut encore ajouter ceux que certains déposent à leurs pieds. Par convention avec les communes, l'ASBL Terre doit s'en charger, ce qui complique encore un peu plus son activité.