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Le département psychiatrie du CHU Brugmann a présenté mardi la première étude clinique belge quant à l'utilisation de psilocybine, une substance active dérivée de champignons hallucinogènes, pour le traitement de personnes alcoolo-dépendantes. Au total, 62 personnes seront traitées avec cette substance, en basse ou haute dose, sur les deux prochaines années. L'objectif est de permettre le traitement par la psilocybine pour des cas spécifiques d'addiction à l'avenir.
Si des traitements à base de psychotropes, tels que la MDMA, le LSD ou la psilocybine, sont déjà permis sous des critères très stricts en Suisse ou en Australie, ce type de traitement n'est pour l'heure pas permis en Belgique. Ces produits sont considérés comme des stupéfiants illégaux et les études quant à des traitements à base de ces produits restent rares.
Dans ce cadre, le département de psychiatrie du CHU Brugmann, présenté comme un pôle d'excellence de l'hôpital, a lancé début mars une première étude clinique sur le traitement à base de psilocybine pour les personnes présentant des troubles sévères de l'usage de l'alcool. Jusqu'à présent, cinq personnes ont déjà participé à cet essai dit "randomisé en double aveugle". Certains participants reçoivent ainsi une haute dose, d'autres une basse dose, afin de comprendre les effets concrets de la psilocybine dans le cadre d'un tel traitement.
L'un des cas évoqués en conférence de presse a jusqu'ici présenté des résultats prometteurs, même si l'on ne sait pas encore s'il a reçu la haute ou la basse dose, indiquent les responsables de l'étude. "Le participant ressent un apaisement et une meilleure qualité de vie, et est abstinent depuis trois mois, alors que cela durait souvent quelques jours avant ce traitement", indique le psychiatre Felix Hever. Ce cas n'est toutefois pas représentatif de l'étude, mais il est "encourageant".